Instruments du topographe

Les topographes doivent avoir posséder un minimum d’instrumentation, a minima pour mesurer :

  • une distance
  • une orientation
  • une pente ou une profondeur
  • une localisation
  • et évidemment de quoi noter les mesures !

Du moment que nous calibrons nos instruments et que nous sachions ce que nous utilisons, nous pouvons finalement utiliser un peu n’importe quoi. Une corde à noeuds bien étalonnée sera, par exemple, bien plus efficace qu’un lasermètre de mauvaise qualité.

Aussi, les outils utilisés pour la topographie souterraine varient en fonction du but de la topographie. Dans le cadre d’une topographie « spéléologique », nous n’avons pas besoin d’une grande précision. En revanche, pour un lever scientifique, nous pourrions localement avoir besoin d’une précision centimétrique.

Il faut aussi compter avec la portabilité et la résistance des instruments que nous pouvons apporter sous terre : idéalement, ces instruments doivent être robustes au chocs, étanches, et assez légers.

Le spéléologue d’exploration utilise classiquement plusieurs types d’instruments :

  • une boite TopoVulcain (en vente chez nous !), qui permet de mesurer à la fois la distance, la direction et la pente en une seule mesure. Cet instrument paraît ancien, mais il est encore efficace et utilisé. Ses limitations résident dans la longueur maximales des visées (généralement nous évitons des visées de plusieurs dizaines de mètres à cause de la flèche du fil), dans la difficulté de lire les mesures dans des situations inconfortables (étroitures), et dans l’obligation d’estimer les Gauche – Droite – Haut – Bas. Ceci-dit, cet instrument reste le plus intéressant dans les réseaux aquatiques ou en post-siphon parce que la boite TopoVulcain est étanche et les mesures ne sont pas perturbées par la présence d’eau.
  • Un lasermètre ou un décamètre associé à un combiné shuunto. Le premier permet de mesurer les distances, le second la direction et la pente. Leur avantage est que les mesures sont un peu facilités au regard de la boite TopoVulcain, les distances sont généralement plus justes, mais ces instruments sont plus fragiles, et surtout, ils deviennent difficilement utilisables en conditions aquatique. De plus, un lasermètre qui prend l’eau est détruit, et cela coûte cher…
  • Et depuis un peu moins de dix ans, un Disto-X(2) couplé à une tablette ou un téléphone robuste. Le Disto-X(2) est un lasermètre Leica X310 modifié par l’incorporation d’une carte électronique développée par Beat Heeb. Après calibration, il permet de mesurer en une seule fois la distance, la direction et la pente. En l’associant en Bluetooth à une tablette ou un téléphone durci avec une application dédiée, nous pouvons directement entrer les données topographiques dans la tablette, voir même dessiner sur la tablette. Cela permet d’une part un gain de précision notable, et aussi un gain de temps important en post-processing. Sous Android, plusieurs applications sont disponibles, comme Topodroid ou SexyTopo, par exemple.

Disto X2 + téléphone avec l’application Topodroid et la dernière version de la boite TopoVulcain

Et évidemment, il faut un carnet résistant à l’eau, avec un stock de crayons à papiers suffisant, pour remplacer le crayon que nous perdons ou cassons.

Si besoin d’une meilleure précision, nous pouvons utiliser les techniques de géomètres avec un théodolite sur pied, ou une mission Lidar. Ces instruments sont chers, actuellement peu portables, et difficiles à prendre en main, tant sur le terrain qu’en post-traitement. Ils sont généralement utilisés uniquement ponctuellement, et dans des environnements peu contraignants (secs, volumineux, d’accès relativement facile,…).

Ceci-dit, un projet de lidar portable est en cours de développement, et pourra, dans les années à venir, devenir une méthode topographique classique : Caveatron.