Quelques règles typographiques françaises classiques

Ce point est souvent le point noir de la majorité des articles proposés pour publication : on y trouve beaucoup d’erreurs typographiques qui sont à corriger, ce qui est pénible pour le correcteur, ou le lecteur si elles n’ont pas été corrigées. L’idéal serait que ce soit déjà pensé en amont, avant envoi pour publication. Je rappelle donc ici pour les futurs auteurs quelques-unes de ces règles typographiques françaises classiques indispensables (ce n’est pas une lubie, cela fait parti de la grammaire française !) :

  • Lorsque nous écrivons des chiffres avec une unité, il faut TOUJOURS un espace entre le chiffre et l’unité (sauf pour de rares exceptions comme °C, par exemple -3°C). En guise d’exemple, nous pouvons écrire 30 m4 h 23 ou 37 % mais surtout par 30m4h23 ou 37%. C’est une faute très classique à proscrire, alors que rajouter un espace devrait être un réflexe lors de la phase d’écriture.
  • Lorsque nous écrivons une profondeur, nous donnons obligatoirement l’unité (en fait, il faut le faire quelque soit le chiffre que nous écrivons) : c’est, par exemple, -30 m et non pas uniquement -30 (et, j’insiste, l’espace ne doit pas être oublié). En revanche, c’est bien P30 ou E15 (sans espace entre P et 30).
  • Lorsque nous écrivons des chiffres avec une unité, il faut être cohérent. Nous écrirons par exemple 2 m (en abrégé) ou deux mètres (en toutes lettres), mais surtout pas 2 mètres, cette dernière notation est incohérente. C’est aussi le cas avec « 1 j » ou « un jour » (et non pas 1 jour).
  • Les abréviations d’unités sont codifiées, nous ne pouvons pas écrire n’importe quoi :
    • L’abréviation d’ « heure », c’est « h » en minuscule, pas en majuscule.
    • L’abréviation de « minutes », c’est « min », et non pas « mm » ; « mm », ça veut dire millimètres, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.
    • L’abréviation de «mètres », c’est « m », pas « M ». Pour « kilomètres », c’est pareil, « km » et non « KM ».
    • Pour les « litres », les deux abréviations « l » ou « L » sont acceptables, évidemment avec un espace entre l’unité et l’abréviation, mais il faut que tout le document suive la même règle pour des questions d’homogénéité.
    • L’abréviation de « jours », c’est « j »
  • En français, il faut toujours un espace avant et après les signes de ponctuation « » (guillemets), : (deux points), ; (point-virgule), ! (point d’exclamation), et ? (point d’interrogation). En anglais ou en espagnol, il n’y a pas d’espace avant ces signes là, mais en français, si. En revanche, pour les signes . (point) ou , (virgule) il n’y a pas d’espace avant le signe. Dans le cas des (), {} ou [], il n’y a pas d’espace entre le signe et le contenu intérieur.
  • Lorsque nous écrivons 1er, 2ème, XIXème… il faut que les « er » ou « ème » soient en exposant.
  • Dans le même ordre d’idée, nous devons écrire 1er, 2ème (ou 2d), mais pas 1r ou 2e.
  • Quand nous indiquons nord, sud, est, ouest, nous ne mettons pas de majuscules. Les majuscules, c’est uniquement pour les abréviations N, S, E, W/O.

Une dernière remarque qui n’est pas une règle typographique, mais du bon sens : lorsque des nombres sont donnés, il faut écrire uniquement ce qui est nécessaire. Par exemple, on lit souvent P2,50. Cela veut dire que le puits mesure 2,50 m et pas 2,51 ou 2,49 m. Je doute que nous ayons cette précision, surtout que cela va dépendre de la convention utilisée pour mesurer la hauteur du puits. Personnellement, j’écrirais plutôt P3 (ou à la rigueur P2,5), c’est plus juste vis à vis des erreurs que nous avons en topographie souterraine.

Dans le même ordre d’idée, lorsque nous donnons des coordonnées géographiques (latitude et longitude), il n’est peut être pas nécessaire de donner plus de cinq chiffres après la virgule, ça ne sert à rien. Avec nos mesures soit sur cartes ou images satellites ou soit avec nos GPS de randonnée, nous n’avons pas cette précision : au mieux, nous avons 3 m de précision, soit ~0.00003°, soit cinq chiffres après la virgule au maximum.