cache cache poubelle (presque) jusqu’au fond du gouffre Berger

du 06/08 au 09/08/2020 | Bois barbu et Engins (38 - Isère) | France

Après quelques échanges, nous serons 3 pour faire un tour dans le réseau du gouffre Berger, avec Mahieddine que j’ai déjà rencontré et Anthony que je ne connais pas. Mahieddine enchaîne les sorties depuis une année, il a la gouache. Anthony a fait quelques sorties avec Mahieddine et fait de la plongée souterraine.

Notre petite famille et Laure arrivons à Bois-Barbu mercredi soir, le camp de base du camp Berger 2020, avec un coucher de soleil bien avancée et nous rencontrons des copains dès l’entrée. Alex Schalk me propose direct une sortie dans le gouffre le lendemain, avec 3 de ses collègues. Puis nous montons la tente, rebuvons un coup, grignotons, faisons un aller/retour à la maison pour récupérer un sac blanc, avec une bonne partie de mon matos laissé devant (inspiration, calme, expiration).

Le jeudi, je m’enregistre rapidement avant de partir dans la voiture d’un des collègues d’Alex. Nous discutons tranquillement de l’objectif à -640m, de leurs expériences et des autres sports de plein air qu’ils pratiquent, faisons quelque blagues et finissons par arriver au parking de la Molière, après 45min de route.

Il y a très peu de rubalise sur le chemin cette année. Certains disent que ce sont les randonneurs qui les arrachent. Je reconnais les 45min parcouru il y a 3 ans avec Anaïs, Bruno, et Fraisouille. Proche du gouffre, nous croisons un Polonais déglingué. Il a passé 29h sous terre et a laissé son compagnon Belge à -500m, car il voulait dormir et lui préférait sortir…

Nous nous équipons tranquillement, buvons un coup, grignotons. Vérifications des matos faites, je pars devant, suivi de deux collègues d’Alex, Alex et le troisième collègue. En deux temps trois mouvements, les puits et les méandres s’enchaînent, pas de galère. Nous mettons 1h30 pour descendre les puits à 5. Premier constat d’absence de poubelle. Nous ne traînons pas trop jusqu’au Bivouac, où nous faisons une pause repas à l’extérieur, chacun avec sa deuxième couche et son couvre chef. Deuxième constat d’absence de poubelle.

Vers la fin du repas, débarque Grégory du SC Epia, en sueur, qui a distancé les 2 autres membres de son équipe, dont Fraisouille. Là, je me dis que ça fait 3 ans que je n’ai pas rigolé avec lui, que l’équipe Petzl est autonome, que j’ai atteint mes objectifs à part trouver une poubelle à remonter. Bref, je remonterais bien avec eux.

Nous sortons la banderole corporatiste Petzl pour faire quelques photos à la salle des treize. Puis je les quitte pour rattraper Fraisouille qui remonte doucement… mais surement ! Il m’indique un endroit à côté de la base des puits où des poubelles ont été planquées par les explorateurs. Je remplis mon dernier objectif et la remontée des puits se fait tout aussi tranquillement. Après 8h sous terre, je finis quand même par récupérer un des sacs de Fraisouille sur la marche de retour et de lui servir des verres au camp pour fêter l’arrivée de Mahieddine et Anthony.

Le vendredi matin, Mahieddine et Anthony partent faire un tour de VTT électrique pendant que nous larvons dans l’herbe et de faire peser la poubelle remontée pour gagner un mini kit AV, partenaire du camp. L’après-midi, nous sommes une dizaine du camp à aller visiter la grotte Choranche. Aucun de nous n’avait encore fait de visite avec un masque. c’est chose faite, sauf Zélina, qui gardait précieusement sa lampe frontale. Les prothées ont toujours autant de succès, cette grotte est magnifique, comme la vue au bar.

Le soir, Mahieddine, Anthony et moi préparons nos sacs avec la consigne de ne pas se charger. Nous répartissons les deux réchauds, prévoyons un repas à la descente, un à la remontée, au niveau du bivouac -500. J’opte pour un kit de 15L, pas de tube secours, pas de polaire, mais un spéléo poncho, des bougies et des chaussettes sèches. J’ai de quoi tenir 20h en bouffe sans problème et de quoi me réchauffer pour quasiment autant.

Le samedi, il y a deux équipes qui devaient partir avant nous, mais même en faisant un détour sur la route, après 35min de marche d’approche, à 10h30, nous croisons les 10 équipiers à l’entrée du trou, plus ou moins avancés dans leurs équipements. Les 3 Espagnols ont malheureusement fait un gros détour et les 7 du GS Dardilly (GSDy) y sont allé doucement le matin. Du coup, je ne traîne pas pour m’équiper, en faisant signe à mes compagnons de faire de même, dans l’espoir qu’ils ne nous freinent pas trop.

Les Espagnols se remettent encore de leur détour d’1h quand nous rentrons derrière le GSDy, la majorité arborant une combi brodé GSDy. Et après quelques puits, les derniers nous laissent passer pour que nous traçions, c’est la dernière fois que nous les verrons. Je ne connais pas mes camarades après 10h sous terre, je préfère économiser du temps, je mène donc la descente à bon rythme. Effectivement, nous traçons, nous sommes largement en dessous des temps témoins. « Le bivouac est déjà là !? ».

Après une bonne pause repas à l’extérieur du bivouac, nous commençons à nous refroidir, il est temps d’enchaîner. Nous continuons de tracer, jusqu’à l’endroit où je m’étais arrêté il y a 3 ans, là où « la partie engagée commence » comme le rappelle un panneau. Nous enchaînons sans problème les couffinades (dans l’eau pour moi), le réseau des cascades, le grand canyon, le puit de l’ouragan, j’en passe et des meilleures, jusqu’à l’affluent -1000. Exclamations devant la taille de la cascade, « Po po po ! Qu’est ce que ça doit être quand il y a de l’eau ! ».

Nous arrivons presqu’au fond (environ -1100), où la rivière n’est plus contournable, en 6h30, sans trop forcer et sans voir de poubelles. Pour en voir, il aurait fallu que nous fassions le détour par le bivouac Mélusine, mais nous ne sommes pas là pour le tourisme. Mahieddine et moi n’avons pas pris de néoprène pour éviter de trimballer un âne mort à la remontée. Seul Anthony ira voir la boute mouillante un peu plus loin, en shorty. L’eau est bien froide, lui montant jusqu’au torse, il fait l’aller/retour en une dizaine de minutes, pas de regret.

Après quelques photos souvenirs, nous remontons à l’affluent -1000m pour quelques autres photos, avec un déclaration d’amour pour Mahieddine et faisons un point forme, car il nous reste 1000m à remonter quand même. Mahieddine va bien, Anthony sent sa forme baisser, mais rien d’alarmant, je suis taquet, l’objectif du repas à -500m est maintenu.

Dans le réseau des cascades, nous croisons les Espagnols au bout de leur vie. L’unité de l’équipe s’achève quand nous leur annonçons ce qui leur reste à parcourir. Puis nous rencontrons l’équipe qui va déséquiper le puit de l’ouragan, car le camp touche à sa fin. Avec les Espagnols, nous sommes les dernier dans le gouffre. En attendant Anthony, nous les informons sur l’état des Espagnols et repartons.

Les rappels guidés proches de l’horizontal dans l’autre sens, ce n’est pas la même limonade. Je m’escrimerais sur le plus horizontal avant que mes compagnons passent dans l’eau. C’est là que j’observe qu’Anthony a un bon coup dans l’aile. Il respire presque à chaque mouvement, mais ne se met pas en danger et revenons ainsi au vestiaire très doucement où je propose de faire une sieste au bivouac pour le requinquer. Le repas et l’heure de sieste dans les couvertures de survie en fixe sont bien appréciées, même avec les blagues douteuses de l’équipe de déséquipement à côté.

La sortie reprend à petit régime, mais sans mise en danger et en restant au contact de la voix ou de la lumière tout le long. En sortant après 22h sous terre, je garde le baudrier au cas où, je devrais intervenir, mais en espérant ne pas avoir à le faire, car je commence à sentir la fatigue. Au pire, j’ai mon téléphone, et tout ce qu’il faut pour patienter. Mahieddine sort 15minutes plus tard, tout sourire et pousse un grand cri de soulagement. Je l’entendais par intermittence, car il attendait Anthony qui sort 1h après moi, bien déglingué, mais soulagé et finit même par sourire en faisant la marche de retour en mode zombie.

De retour au camp dimanche midi, il faut d’abord rassurer/câliner mes chéries, avant de fêter ça et m’écrouler quelques heures à l’ombre. C’est dans le coaltar que je regarderai  Anaïs finir le remballage de nos affaires, car il faut rentrer à la maison le soir même. Les aurevoirs sont nombreux, on se donne rendez vous l’année prochaine, pour emmener un grand canard gonflable à l’affluent -1000, finir le ménage dans le bivouac Mélusine ou juste profiter avec les copains pour Anaïs et Zélina. Anaïs conduira au retour pendant que je complèterai les heures de sommeil qui manquent.

TPST : 30h (8h + 22h)

Participants à l'activité

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