Camp d’été Mirolda 2024

du 26/08 au 07/09/2024 | Samoëns (74 - Haute-Savoie) | France

Note 1 : Ce CR n’est pas complet, il correspond principalement aux sorties d’Antoine et moi (Xavier). Le CR complet sera publié dans le rapport 2024 sur le Criou.

Note 2 : Dans les dénominations des réseaux supérieurs du CD11, il existe un conflit entre la dénomination de l’équipe Suisse et de l’équipe des Cavernicoles pour la galerie de l’Ardèche. Pour l’équipe Suisse, la galerie de l’Ardèche correspond au réseau qui descend vers -340 m à partir du P30 que nous traversons pour atteindre la galerie Hasselblad. Ils ont donné ce nom à ce réseau à cause de la zone terminale, boueuse et sans courant d’air, qui fait penser aux cloaques ardéchois (information orale). Pour les Cavernicoles, la galerie de l’Ardèche correspond au méandre actif qui part dans les amonts de la Majestueuse, en aval de La Jonction. Ce méandre boucle avec l’aval du CD11 à la base de la salle de la Confluence. Par soucis de clarté, dans le compte-rendu suivant, comme nous avons revisité et topographié ces deux réseaux, nous indiquerons à chaque fois à quoi correspond le réseau de l’Ardèche dont il est question.

Dimanche 25 août

Jacques est déjà en Haute Savoie, et a effectué une partie des courses la veille. Il effectue une première rotation 4×4 avec le gros pick-up du Dav’ pour limiter les rotations du lendemain.

Lundi 26 août

Le matin, je m’arrête à Goncelin pour récupérer le matériel de Dav’ P. et de Léa, qui s’ajoute au matériel d’Antoine et à la caisse des Pimprenelles préparée et prêtée par Antoine.

Nous nous sommes donnés rendez-vous au Savoy à Samoëns pour manger ensemble à midi avant d’attaquer les hostilités. Alex, Yoyo, Jacques, Jean-Phi, et moi-même répondons à l’appel, avant de retrouver les autres au parking de Vallon en début d’après-midi. Notamment, François et Serge arrivent directement au parking.

Pour la première semaine, Jacques et Alex ont presque fini les achats nécessaires en matinée, et après le repas, Yoyo et moi faisons un complément des courses avant de monter.

Raphaël nous rejoint avec son 4×4 au parking de Vallon. Nous avons pour l’instant trois 4×4 de prévus : Jacques est venu avec celui de son frère, Raphaël avec le sien, et Bab doit nous rejoindre en soirée avec celui de son voisin, mais il doit faire passer le contrôle technique au 4×4 en début d’après-midi avant de venir sur Samoëns. Yoyo attend Bab au parking. Pendant ce temps, Jacques et Raphaël font une rotation. Jean-Phi et François montent à pied à la Fruitière. Bab fait une seconde rotation pour finir de monter le matériel et pour Charlotte et monter Augustin.

A notre arrivée, la Fruitière est à la limite des nuages, mais il ne pleut pas, et le plafond se relève petit à petit. En fin d’après-midi, tout est bien rangé et ordonné. Aussi, François nous dit que Tristan des Cavernicoles nous prête le chalet qu’il occupe, et nous donne le code du cadenas. C’est chouette, ça nous fait pas mal d’espace de couchage en plus, et ça va être utile lorsque que nous serons plus de vingt à dormir !

Mardi 27 août

Bab et moi allons dans la falaise pour aller voir le joli porche vu du chemin du Folly. Nous sommes accompagnés par François, Serge, JP et Charlotte. La descente dans les bois et les alpages pour trouver le départ au sommet de la falaise est raide et glissante… Certains s’écorchent convenablement sur les bouts de rochers et sur les arbres morts qui dépassent de l’herbe haute !

A partir de mes observations et des photos que j’ai prises la semaine précédente, nous arrivons à trouver assez facilement d’où nous devons partir. Après le repas, Bab attaque l’équipement. Après une longue main courante, nous sortons de la forêt et dominons les Fontaines qui sont environ 700 m plus bas. La vue est plus qu’impressionnante. Je ne suis pas à l’aise, je fais finalement un refus d’obstacle au bout de la main courante, c’est beaucoup trop aérien pour moi, je suis vraiment très impressionné.

Bab continue seul, je l’attends au bout de la vire. 40 min après être parti, il atteint le porche, mais ce n’est qu’une baume de gélifraction, il n’y a rien à espérer. Sur le haut de la descente, il a trouvé une sangle avec un mousqueton, preuve qu’un rappel avait déjà été effectué ici. Il remonte en déséquipant. Au lieu de piquenique, nous retrouvons François qui nous a attendu pour nous aider à porter le matos (pulses, 2 C100, perfo, etc.).

Nous coupons pour rejoindre le Trot et faire un coucou à la famille Deplace (Régine et Christian) qui tient le refuge. Nous passons un bon moment, le Ruraux, bien chargé, nous rejoint à pied du bas, et nous accompagne pour faire baisser le niveau de la bouteille d’alcool sorti par Christian. Puis nous montons ensemble en le déchargeant un peu jusqu’à la Fruitière, où nous retrouvons le reste de la troupe qui a passé une bonne partie de l’après-midi à mesurer et découper les rouleaux de Dyneemas. Aussi, Jacques et Alex ont bien bricolé dans la Fruitière, en ajoutant un plancher dans le dortoir URSUS, et en posant une vraie serrure à poignée à la porte de la Fruitière afin de pouvoir la fermer de l’intérieur sans en interdire l’ouverture pas l’extérieur.

Mercredi 28 août

Le petit déjeuner traine un peu en longueur, mais nous entrons dans le vif du sujet, c’est l’attaque en règle, et nous faisons plusieurs équipes :

Déjà, une équipe photo (JP, Serge et Jacques) de rend dans les puits d’entrée du CD11 et dans le méandre des Trois où JP demande à faire demi-tour sur ras le bol de cette main courante en plafond !

Ensuite, une seconde équipe (Bab, Yoyo, Charlotte et Augustin) descend au Bivouac -600 m (CD11) pour poser un TPS et effectuer des essais, ainsi que pour faire un inventaire de ce bivouac. Finalement, Yoyo et Charlotte font demi-tour vers -550 m, et à la remontée, Yoyo se coince bien dans l’étroiture de -270 m, juste en amont de la salle de la Confluence. Charlotte perd sa clef de 13 mm dans le méandre avant le Carrefour, côté CD11. Ils sortent de sous terre en fin d’après-midi car Bab doit descendre dans la vallée pas trop tard et rejoindre le Vercors pour la rentrée de sa fille. Il descend avec le Santana qu’il laisse sur le parking de Vallon.

Enfin, une dernière équipe part dans la galerie de l’Ardèche nommée par les Cavernicoles. Cette galerie est une branche active, qui descend à partir de l’amont de la Majestueuse, et qui jonctionnerait avec la salle de la Confluence. Nous sommes Alex P., le Ruraux, François et moi. Pour François, c’est une reprise, ça fait 20 ans qu’il n’a pas refait de sortie spéléo sur le massif. Nous de quoi faire de la topographie, mais aussi de quoi équiper avec une C100 et le matériel qui va avec.

Nous entrons sous terre vers 11 h 30 au CD11. Nous descendons au Carrefour, puis prenons la galerie des Yougoslaves jusqu’à la Jonction ou nous descendons la Majestueuse jusqu’à la galerie de l’Ardèche. Dans cette galerie, j’équipe les obstacles au fur et à mesure avec l’aide du Ruraux, pendant qu’Alex et François lèvent la topographie. Nous descendons de 100 m en dénivelé environ, pour un développement de 350 m. Le début est sympa, c’est propre, c’est concrétionné, mais assez rapidement, ça se gâte avec l’apparition de la glaise qui devient omniprésente. Et ce n’est pas amélioré par le fait que nous ne sommes plus dans l’Urgonien, mais dans l’Hauterivien, ce qui rend l’équipement assez difficile et l’ambiance plutôt sombre.

Une fois au bout des cordes, nous remontons avec les vieilles cordes. Le Ruraux est descendu avec un gros kit, et il se charge comme un mulet. Je ferme la marche, et sur un ressaut non équipé (R3), je me fais un peu peur dans l’escalade à cause du kit bien lourd et de la glaise sur toutes les prises ! La prochaine fois, il faudra l’équiper !

Revenus au départ de l’Ardèche, nous discutons un peu pour savoir par où nous rentrons : le chemin de l’aller, ou la descente de la Majestueuse jusqu’au méandre des Trois ? Nous optons pour la seconde solution, mais clairement, ce n’était peut-être pas le meilleur choix : c’est propre, mais il y a quand même quelques passages un peu chiants, et la remontée du méandre des Trois reste pénible malgré les supers aménagements récents du Dav’ C. Nous sortons bien fatigués vers 22 h : TPST : 10 h 30.

Jeudi 29 août

Alex, Yoyo, Xav, François se reposent de la journée d’hier. Nous rangeons la cabane, Yoyo retourne, heu, non, inventorie et range le local matos, puis toute la bouffe plusieurs fois en un rien de temps ! Nous passons une bonne journée de repos au soleil !

Jacques, Serge et JP restent aussi au soleil et vont faire des photos de lapiaz sous le gouffre des Morts Vivants. Ils font même un concours amical avec pour sujet les rigoles de lapiaz. De chouettes photos en sont sorties !

Charlotte, Augustin et le Ruraux vont dans l’entrée du CD11 chercher le départ du méandre des Gours, et récupérer la clef que Charlotte a fait tomber dans un puits. Le méandre des Gours n’est pas trouvé, ni la clef de 13 mm perdue la veille. Mais ils visitent et topographient une partie du réseau sous les puits d’entrée non existant dans les topographies anciennes. Ils vont aussi au sommet de l’affluent de la Cabane pour faire l’escalade au-dessus du P18. Ils s’arrêtent rapidement sur des étroitures sévères en sommet de ressaut, il n’y a pas de courant d’air. Ils lèvent la topographie et rentrent en déséquipant l’escalade.

Le soir, Antoine arrive à la Fruitière. Il monte le 4×4 de Bab qui était garé en bas. Juste devant lui, Yohann monte au Trot avec son van WW. Pourtant, de peur qu’il n’arrive pas à monter avec un tel véhicule, nous avons été plusieurs à tenter de le faire changer d’avis, et de profiter de la montée d’Antoine, mais sans succès. En arrivant, Antoine nous apprend le décès de Patrice en plongée. Triste soirée.

Plus tard, Sylvain arrive à la Fruitière, à pied du Mont.

Vendredi 30 août

Antoine et Augustin partent tôt au CD11 et vont au bivouac -600 m finaliser les essais TPS/Pimprenelle, ainsi que l’inventaire du cafarnaüm. Les tests doivent être effectués tôt pour car Yoyo, qui gère la partie test en surface, doit descendre tôt dans la vallée. Il est aidé d’Alex P. et de Serge. Résultat, ça passe 5/5 de la Fruitière vers le Bivouac, mais dans l’autre sens, c’est plutôt du 1/5… Ca va travailler Yoyo toute la semaine, et plus tard, il trouvera une solution à tester de nouveau. Du coup, Antoine et Augustin laisse l’équipement de communication au Bivouac pour un essai ultérieur.

Le Ruraux et Yohann montent au SCVF3, trou à courant d’air aspirant en amont de la Majestueuse, que Jean-François Raymond nous avait indiqué l’année dernière comme étant intéressant. Ils rééquipent la cavité, et s’arrêtent en bout de désobstruction au sommet d’un nouveau puits, a priori non descendu. Il faut revenir pour fignoler l’équipement, et aussi pour élargir deux ou trois passages très étroits, avant de descendre le puits. Le courant d’air est aspirant fort, c’est très intéressant.

En fin d’après-midi, Le Ruraux descend dans la vallée avec Yoyo, pendant que Yohann fait un portage vers le F126 (gouffre de la Rondelle Jaune) en prévision de demain.

Pour ma part, je retourne dans la galerie de l’Ardèche avec Charlotte, Jacques et François pour continuer l’équipement et la topographie. Nous entrons sous terre à 10 h 30. Je suis encore à l’équipement, Charlotte et François me suivent en topographiant, et Jacques aide à la topographie et fait des photos. Nous avançons doucement parce qu’il y a pas mal d’obstacles à équiper, j’en profite pour équiper le ressaut qui m’avait posé problème, et les 100 m de cordes sont vite épuisés. Nous nous arrêtons sur un méandre large et glissant à équiper. Nous avons fait un peu plus de 100 m de dénivelée pour 180 m de topo environ.

Nous remontons en sortant le maximum de vieille corde. Nous laisserons une vieille C30 que nous n’arrivons pas à prendre, nos sacs étant déjà bien plombés. Nous remontons cette fois par le chemin de l’aller, c’est-à-dire par la galerie des Yougoslaves. Je confirme, c’est un peu moins fatiguant et un peu plus rapide que par le méandre des Trois. Nous sortons un peu avant 22 h. TPST : 11 h 30.

Le soir, à la Fruitière, nous retrouvons M’ric, Florian le fils de Sylvain, David et Léa qui sont montés dans l’après-midi à pied du Mont. Nous passons une bonne soirée autour de la Grappa de Serge.

Samedi 31 août

La nuit est très entrecoupée. Serge n’arrive pas à dormir. En fait, il est en train de déclarer une infection urinaire sévère, et n’arrive plus à vider sa vessie. Il n’ose pas nous « emmerder » dans la nuit, mais finalement, à 5 h du matin, Charlotte le trouve en train de faire les cents pas devant la Fruitière et ils réveillent Jacques pour qu’il l’amène aux Urgences de Sallanches. Jacques fait l’aller-retour, et nous apprendrons plus tard dans la matinée qu’ils lui ont extrait 1,5 L d’urine de la vessie. C’est énorme !

Le matin, Christophe monte avec Le Dav’ en 4×4. Le Dav redescend rapidement.

Jacques, François, JP et Charlotte descendent dans la vallée en matinée. Charlotte va chercher Serge à Sallanche et le ramène chez lui.

David, Léa, Alex et Christophe vont continuer l’équipement et la topographie de l’affluent de la Cabane. Ils n’avancent pas beaucoup depuis la dernière session dans cette galerie par manque de matériel. En effet, il faut poser tout un tas de main courantes pour progresser.

Antoine, Augustin et moi restons à garder la Fruitière. Enfin, surtout à profiter du calme et du soleil !

M’Ric et Yohann montent au F126 pour finaliser l’équipement et attaquer l’étroiture de la Marmotte. Ils reviennent à la Fruitière vers minuit, heureux de leur sortie.

En fin d’après-midi, toute une tripotée de spéléos Belges arrive. Nous n’en connaissons que deux sur huit (Brian et Tom qui n’ont malheureusement pas pu venir en 2023). Brian monte tout leur matériel dans un gros pick-up Ford, chargé à bloc. Le commercial en chef de Petzl (????), actuellement dans la région, les accompagne avec son vélo pour passer la soirée avec nous. Laura monte aussi en même temps, ainsi que Camille et Alex F. ! C’est super, ils mettent tous de l’ambiance et nous passons une chouette soirée !

Dimanche 01 septembre

En matinée, le commercial de Petzl descend dans la vallée en vélo. M’ric, Florian et Sylvain aussi.

Nous sommes nombreux à la Fruitière, il faut organiser les objectifs et les équipes, ce qui fait que nous ne partons pas très très tôt !

David P., Camille, Alex P. et Alex F. retournent dans le CD11 et à l’affluent de la Cabane continuer l’équipement et la topographie. Finalement, ils arrivent à terminer le bouclage avec l’aval des Yougoslaves, et comme le passage n’est pas plus simple et qu’il n’y a pas de points d’interrogation majeurs, ils déséquipent en remontant.

Hormis Tom et Brian, les autres Belges prennent la mesure du gouffre Mirolda et descendent à -300 m dans la salle de la Confluence avec de très gros kits (vides !). Nous leur avions dit qu’il y avait quelques déchets à remonter, et que s’ils avaient le courage, ça pouvait être un objectif possible. Ils remplissent tous leurs kits de 40 L, et remontent une grosse quantité de poubelles et vieilles cordes. Le résultat est impressionnant.

Pour ma part, je retourne dans la galerie de l’Ardèche avec Tom, Brian et Christophe. Nous prenons plus de 100 m de cordes, dont une grosse cinquantaine en Pureline, en espérant avoir assez pour arriver dans la salle de la Confluence. Au terminus de la précédente sortie dans ce réseau, Tom et Brian se chargent de l’équipement, tandis que Christophe et moi suivons en levant la topographie. Nous n’avons pas à attendre, c’est même plutôt le contraire, ce sont Tom et Brian qui nous attendent ! Il faut dire que l’équipement est tip-top et posé très rapidement. Les deux premiers puits sont équipés avec la Pureline, et il me faut un temps d’adaptation pour arriver à descendre sur ce fil presque aussi fin que le fil de couture de ma combi…

Comme prévu, après une escalade exposée, nous arrivons sur la faille marquant la morphologie de surface. Une fois le fond de la faille atteint, comme promis à Jacques, je prends le temps de fouiller la partie de la faille qui part vers l’est. Mais le seul départ est un petit méandre, très étroit, d’où arrive un tout petit peu d’eau. Pour l’atteindre, il faut faire une escalade de 3 à 4 m, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait une arrivée de courant d’air notable ici.

Quelques minutes après, en bout de la faille, nous arrivons à la base du puits de sortie de la salle de la Confluence. La boucle est bouclée ! Et la fin de ce réseau correspond bien au bout de topographie du fichier Visual Topo des Cavernicoles. Sur le côté, une arrivée d’eau remonte vers un beau puits remontant. Il semblerait que le sommet de ce puits corresponde à la salle de la Confluence elle-même, mais il faudrait le vérifier.

Pendant la descente, Tom et Brian ont pris avec eux les vieilles cordes qui étaient en place. Nous les laissons en tas à la base du puits de jonction avec la salle de la Confluence, et remontant en déséquipant le réseau de l’Ardèche, ainsi que partie de la Majestueuse amont. Nous remontons chargés comme des mulets. Au lieu-dit La Jonction dans les Yougoslaves, nous laissons une grosse partie des cordes neuves pour les prochaines sorties dans la zone, et faisons l’inventaire.

Nous sommes encore chargés, mais la suite de la remontée est quand même plus facile. TPST 12 h.

A la Fruitière, nous retrouvons Yoyo qui est remonté dans l’après-midi avec le Santana.

Lundi 02 septembre

La sortie de la veille m’a bien fatigué. Si je veux tenir la distance sur la semaine restante, il me faut me reposer, ce que je fais avec Alex P. Nous en profitons pour entrer les squelettes topographiques dans la base de données Therion, et à ma grande surprise, la nouvelle boucle de la galerie de l’Ardèche possède une erreur de 0.05 %, soit moins d’un mètre pour une boucle de plus de 1.3 km !

Tom, Brian, David P., Alex F. et Camille partent en prospection au-dessus du refuge. Ils repèrent quelques cavités marquées et commencent à en descendre une qui leur plait bien.

Fabrice, Nicolas, Denis, Mia, Arthur et Arnaud retournent à la salle de la Confluence pour récupérer notre joli tas de vieilles cordes de la veille. Comme ça ne suffit pas, au cours de la montée, ils mettent dans leurs gros kits (toujours les mêmes !) ce qu’ils trouvent sur le trajet !

Laura, Augustin et Yoyo vont eux aussi faire de la prospection, mais le long de la faille qui découpe le massif et le long de laquelle se développe la salle de la Confluence. Ils reviennent avec la pluie.

Mardi 03 septembre

Camille descend dans la vallée.

Je pars avec Yoyo, Laura, Augustin et David en direction du terminus des escalades en amont des Yougoslaves. Nous sommes assez rapidement à pied d’œuvre, à la base de la E24 en bout de la faille Rectiligne de l’Enfoiré. De la sortie de l’année dernière, j’avais en tête qu’il y avait un peu d’escalade en artificiel à faire avant de pouvoir sortir le puits. En fait, non, ce n’est pas le cas. Le puits avait été sorti par Martin et Benoît, il suffisait de rallonger la main courante et d’escalader le R3 suivant. Dav, en mode grimpeur, est déçu.

Yoyo et moi suivons nos grimpeurs (Dav’ et Augustin) et notre intendante (Laura) en levant la topographie. Après l’E3, nous descendons un R3, pour retrouver une faille, bien concrétionnée. Nous suivons le courant d’air. Le bout de cette faille devient impénétrable, mais le courant d’air vient d’un petit méandre vers le nord. De loin, nous entendons Dav râler : il y a une étroiture, il doit s’y reprendre à plusieurs fois et enlever le baudrier pour passer. Augustin fait de même. Yoyo commence à se poser des questions. Moi ? C’est pareil, je n’en mène pas large. Après moultes grognements (et une cage thoracique écrasée !), Yoyo passe. Puis Laura, mais vu son format, ce n’est qu’une formalité.

Vient mon tour, et là, je n’ose pas forcer sur la cage thoracique, surtout sans la sécurité du baudrier pour le retour… J’essaye par un autre petit méandre, mais c’est pire. Je me fais rapatrier le marteau pour tenter de casser le bombé, puis le perfo pour le réduire en morceaux… Au final, Yoyo a une super idée : creuser au sol. C’est plus rapide, plus facile, et finalement, c’est ce qui est le plus efficace !

Devant, Dav râle : il y a un puits à traverser, puis un puits remontant à escalader. Mais il y a déjà une (vieille !) corde… Nos anciens sont déjà venus ! Ce n’est pas de la première ! Pendant qu’il attaque l’escalade (il ré-escalade tout et il est efficace), je rejoins tout le monde en jouant de mon laser. En haut de l’E12, nous arrivons sur un palier encombré de blocs, et la corde des anciens continue à monter. C’est une E18. Mais tout d’un coup, nous entendons David se détendre : il est arrivé à la fin de la corde des anciens, et au-dessus, ça continue à monter avec le courant d’air ! Il avale reste (E5 puis E22) en un rien de temps… pour nous annoncer que le sommet de l’escalade queute…

Zut, c’est dommage. Mais le truc, c’est que le gros du courant d’air ne vient pas du haut de l’escalade. Pendant que nous montons en topographiant, Dav’ fouille et trouve un départ bien soufflant, sous la forme d’une conduite forcée sur faille. Ce n’est pas grand, mais la suite est là. Mais 15 m plus loin, nous nous arrêtons sous une trémie de petits à moyens blocs. Il serait possible de tirer les blocs vers nous, mais nous ne voyons pas de suite immédiate, et surtout, il n’y a pas de place pour évacuer les blocs. Aussi, dans toute cette zone, nous trouvons des phryganes vivantes en grand nombre. Nous ne devons pas être trop loin de la surface, i nous faut trouver l’accès par l’extérieur, ce sera plus facile. Plus tard, le report surface nous dira que nous sommes à un peu plus de 60 m sous le lapiaz.

Nous redescendons et revenons à l’entrée assez rapidement. Au retour, je remarque un début de tonche sur la main courante du P28. Il va falloir changer la corde et peut-être modifier l’équipement pour éviter ce même problème plus tard. TPST : 12 h.

Alex P., Tom, Brian et Alex F. vont aussi au CD11, mais cette fois, ils se dirigent vers le P30 que nous traversons pour aller à Hasselblad, et descendent ce P30, qui en fait est plutôt la succession de deux P20 ! C’est le départ de la galerie que les Suisses avaient nommée Ardèche. Ils font demi-tour sur manque de matériel après avoir posé 200 m de cordes.

Fabrice, Nicolas et Denis partent en direction du puits Belge, avec l’objectif de commencer à rééquiper les escalades. Mais ils entrent tard sous terre, leurs kits sont gros et lourds, et ils sont fatigués des précédentes sorties. Ils laissent leur matériel dans la galerie des Yougoslaves, au niveau du passage en Dahu.

Mia, Arthur et Arnaud descendent vers -250 m, au départ de la main courante qui arrive au bivouac. Ils attaquent l’escalade vers le méandre, mais ils tombent en panne de batteries proche du haut, il faudra revenir.

Finalement, tout le monde est sous terre. En conséquence, Jean-Christophe Raymond, qui monte sur la journée, ne croise personne ! Il y a eu un couac de communication !

Le soir, Bab, Cédric, Paco et Martin montent avec le Santana.

Mercredi 04 septembre

Je reste à la Fruitière avec Yoyo, Dav’ P., Laura et Alex. Il pleut une partie de la journée. J’entre et dessine les topographies de la veille et celles que Charlotte m’a envoyées.

Avant de partir, Bab se rend compte qu’il a oublié sa combinaison sur le Vercors… N’allant pas sous terre aujourd’hui, je lui prête la mienne. Avec Martin, Cédric et Paco il monte au F126 pour chatouiller l’étroiture de la Marmotte. En descendant dans le trou, ils retravaillent l’équipement, puis vident les accus du perforateur dans la Marmotte. Quand ils reviennent, ils nous disent que l’étroiture est maintenant franchissable par la plupart des spéléos, et en tout cas, qu’elle n’est plus le point le plus étroit du parcours ! Martin l’a franchie, mais pour continuer, il faut du matériel d’équipement, ce que n’avait pas l’équipe avec elle ce jour.

Alex F., Tom et Brian montent au trou trouvé deux jours plus tôt au-dessus de la Fruitière, en dessous du CD1, nommé CD241. Ils l’équipent, le topographient et le déséquipent. Ils ne sont pas les premiers, il y avait déjà des spits. Ils ont atteint les -60 m environ.

Augustin, Mia, Arthur et Arnaud profitent d’être dehors pour prospecter au-dessus du terminus amont des Yougoslaves. Ils trouvent quelques cavités, mais rien qui leur fait penser que nous pourrions arriver rapidement derrière la trémie vue hier.

Fabrice, Nicolas et Denis retournent en direction de l’amont de la Majestueuse en direction du Puits Belge. Ils équipent deux escalades et s’arrêtent sur manque de matériel.

Demain, nous prévoyons tous une belle sortie !

Jeudi 05 septembre

Il pleut fort une bonne partie de la nuit. Quand nous nous levons, il continue à pleuvoir. Ca ne s’arrête pas. Ce n’est pas motivant pour mettre le nez dehors ! Nous jouons aux cartes et aux dés, nous buvons du vin chaud, nous refaisons le monde, etc. Il pleut toute la journée et la température chute.

Tom et Brian (enfin, surtout Tom !) sont ultras motivés, ils retournent à la galerie de l’Ardèche des Suisses pour en terminer l’équipement et fouiller les départs. Ils reviennent le soir en nous disant que tout queute ! Dommage !

Profitant d’une accalmie, Augustin, Mia, Arthur et Arnaud retourne sur le lapiaz au-dessus du terminus amont des Yougoslaves avec du matériel pour descendre quelques-uns des trous vus la veille, dont le trou du Sapin. Mais ils ne descendent que des puits d’une dizaine de mètres, sans arriver à descendre plus bas.

Le soir, la décision est prise de démonter le camp le samedi et non le vendredi à cause de la mauvaise météo annoncée pour le dimanche.

Vendredi 06 septembre

Au final, la météo ne nous permet pas de descendre vers l’aval de la rivière. Cédric et Paco descendent rapidement au bivouac -600 m pour retester le Pimprenelle et le ressortir. La nouvelle configuration des antennes en surface proposée par Yoyo fonctionne d’enfer, et le signal passe 5/5 dans les deux sens entre la Fruitière et le bivouac ! C’est une bonne chose ! Et bonne nouvelle, il y a toujours très peu d’eau dans les rivières.

Yoyo descend avec Laura et Alex F. en début d’après-midi dans la vallée.

Le Dav’ (C.) monte le matin avec Ludo. Ils se joignent à l’équipe d’Alex P., Tom, et Brian pour topographier le fond de la galerie de l’Ardèche des Suisses et déséquiper ce réseau. Ils laissent les cordes au départ d’Hasselblad. Le Dav’ C. descend en début de soirée en remplissant son 4×4 d’une partie des déchets sortis du gouffre, et d’une partie de notre matériel déjà emballé.

Mia, Augustin et Arnaud descendent avant le bivouac -270 m pour finir l’escalade de l’arrivée avant la main courante. Malheureusement, le méandre est trop étroit pour continuer, et il n’y a pas de courant d’air. L’escalade est déséquipée. Ils notent un autre départ en face de l’escalade effectuée, mais il faut refaire une artif pour l’atteindre.

Nous prévoyons deux équipes distinctes dans les amonts de la Majestueuse : Bab, David P., Léa et Martin prévoient de partir devant, terminer les escalades d’accès au puits Belge, puis d’aller voir la galerie qui est au-dessus du puits Belge. Moi, je prévois de suivre les Belges, Arthur, Denis et Fabrice, en levant la topographie de tout cet amont pendant qu’ils continuent l’équipement après le départ du puits Belge.

Mais au final, nous partons quasiment ensemble, Dav’, Bab et Martin reprennent l’équipement de la dernière sortie, puis continuent à travailler sur l’équipement de la suite avec les Belges en suivant le plus évident. Et au final, tous les perforateurs sont utiles, ainsi que le nombre d’équipeurs au vu de la quantité des obstacles à équiper. Moi, je suis en levant la topographie avec Denis.

Plus le temps passe, plus le tableau de données s’agrandi… Et nous ne rattrapons toujours pas nos équipeurs. La seule trace de leur passage, ce sont les cordes neuves en place ! Ils sont diablement efficaces. Plus le temps passe, plus je trouve que la topographie que nous levons ne ressemble pas à la topographie publiée… C’est un mystère. Nous suivons nous aussi au plus évident, en laissant de nombreux départs à droite et à gauche, mais j’ai du mal à savoir où nous nous trouvons dans la topographie des années 80. Cette partie du réseau est surprenante, nous sommes toujours dans l’Hauterivien, c’est sombre, cassant, mais même si c’est sec aujourd’hui, nous voyons qu’à certains moments, c’est bien lavé ! Ca change des sorties précédentes !

Vers 16 h, nous rattrapons enfin nos équipeurs… qui n’ont plus de batteries pour finir l’équipement. Personne n’a vu le puits Belge. Nous suspectons tous que le départ vers le bivouac et ce puits est quelque part en hauteur dans la zone des main courantes. J’en suis à quelque chose comme 90 visées, j’en ai un peu marre d’aligner les chiffres et de jouer avec mon laser. Léa et Bab prennent la relève pour finir la dernière petite centaine de mètres avant la corde suivante pendant que nous redescendons en tentant de trouver le départ vers le puits Belge.

Du coup, en descendant, nous jetons un œil sur les départs en rive gauche. Celui que j’avais suspecté être le départ vers le puits Belge continue bien. Nous revenons au point topo de l’aller, et avançons en faisant la topographie. Nous arrivons sous un gros puits remontant arrosé, mais sans corde, et ça ne correspond pas à l’ancienne topographie. La galerie continue un petit peu, mais semble revenir vers le nord, et il faut faire une escalade un peu boueuse pour continuer. Il n’y a pas de courant d’air ici, ou tout du moins beaucoup moins qu’au niveau du départ.

En revenant sur nos pas, Denis atteint un départ de gros méandre en hauteur, et arrive quelques dizaines de mètres plus loin à un bivouac. C’est sûr, ce que nous cherchons est bien par ici ! Mais pour atteindre le méandre, il y a un pas très exposé à faire, et sans corde, je refuse de passer. Nous allons chercher une des vieilles cordes que nous sommes censées sortir, et nous l’utilisons pour sécuriser la vire, à l’arrache, mais ça me permet de passer. L’équipe de Bab et compagnie nous rejoint et va voir le puits Belge.

Le bivouac est dans une grande alcôve, à peu près protégé du courant d’air, propre, et sur du sable. Il ne me paraît pas désagréable, loin de là ! Juste après, il y a un carrefour. Tiens, ce n’est pas sur l’ancienne topographie ! Pourtant, il y a du fil topo de chaque côté. Vers le nord, c’est une conduite forcée à taille humaine qui remonte, puis, après un R1, devient plus petite. Nous nous arrêtons à partir du moment où il faut poser les genoux à terre. Il y a peu de courant d’air de ce côté. Nous revenons au carrefour et prenons la direction est. Nous grimons un R2 et arrivons à la base d’un grand puits, très esthétique. Ici, il y a bien une corde qui pend du plafond dans un coin. C’est bien le puits Belge. Avec nos lampes, nous voyons aussi qu’il y a d’autres départs dans ce puits, et qui seraient à atteindre en escalade artificielle.

Une fois ce bout de topographie bouclée (104 visées au total pour ma part, pour un peu plus de 700 m topographiés), nous faisons demi-tour et repartons en direction du CD11. A la sortie, la main courante avec la tonche que j’avais repérée a été changée, ainsi que la deuxième longueur du P28. TPST : 12 h

Arrivés à la Fruitière, nous retrouvons tout le monde attablé. Christophe Lavorel est monté pour la soirée. Nous passons une excellente soirée et nous couchons fort tard !

Samedi 07 septembre

Il fait encore beau, mais vu que la météo pour dimanche est annoncée déplorable, nous avons décidé de ne pas prendre de risques sur les trajets 4×4, et de descendre ce samedi. Ce n’est pas évident, mais nous nous levons comme d’habitude, et nous rangeons le camp, effectuons l’inventaire de ce qu’il reste à la Fruitière, nettoyons la cabane et attaquons les innombrables aller-retours entre la Fruitière et les 4×4 pour les charger. Nous avons trois 4×4 disponibles, le gros pick-up des Belges, le Santana du voisin de Bab et le Duster de Léa. Nous arrivons à tous caser en jouant au Tétris, et attaquons la descente un peu après midi. Nous effectuons une halte au Trot pour déposer les cartes plastifiées du réseau à la famille Deplace et pour tailler la causette.

Nous sommes en bas en début d’après-midi, et certains d’entre nous restent sur Samoëns pour un repas au Savoy en début d’après-midi. Puis, Alex P. et moi passons chez Le Dav’ C. pour déposer et récupérer du matériel !

Participants à l'activité

Xavier RXavier R.

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