Camp Mirolda été 2023

du 28/08 au 09/09/2023 | Samoëns (74 - Haute-Savoie) | France

Ce camp donnera lieu à un compte-rendu plus détaillé dans le rapport Criou 2023 à venir. Ici, je ne développe que les sorties auxquelles j’ai participé. Ce compte-rendu est plus un travail collectif que ma propre rédaction.

Les topographies et rapports ne sont pas encore tout à fait finalisés, mais l’état des lieux actuel peut se trouver sur la page : https://groupe-speleo-vulcain.com/explorations/explorations-a-samoens/les-topographies-du-systeme-du-criou/. Au jour de la diffusion de ce compte-rendu, le plan des topographies 2023 est complet, et pour la coupe développée, il manque juste une toute petite partie !

Lundi 28 août : Arrivée et installation du camp à la Fruitière

Nous avions prévu originellement de monter dès le vendredi 25 août, mais la météorologie en a décidé autrement. Effectivement, il a plu tout le weekend, la piste aurait été difficilement praticable, sans compter les accès aux rivières souterraines… Ce n’est donc que le lundi 28 août que nous nous donnons rendez-vous à 14 h 30 sur le parking pour monter, après une pause au restaurant pour ceux qui le pouvaient. Finalement, à cet horaire, nous sommes sept (Le Dav, Alex, Yoyo, Yohann, Charlotte, Raphaël, Xavier) sur le parking. Il pleut encore de temps en temps, mais ce n’est pas catastrophique. Nous transférons le matériel (équipement, gazinière, groupe électrogène) du camion de Yoyo dans les 4*4 tandis que Camille et Yohann finalisent l’achalandage en vivres, en allant jusqu’à Cluses pour trouver les derniers articles nécessaires.

Les rotations 4*4 démarrent du parking de Vallon en début d’après-midi avec deux véhicules, le L200 du Dav, et celui, plus léger, de Raphaël. Merci infiniment à Raphaël et Dav pour leur aide logistique. Finalement, un seul voyage permet de tout monter, matériel et spéléos. Nous profitons de la fin d’après-midi pour organiser la cabane en vue des prochains jours. Nous réquisitionnons la cabane aux chèvres, que nous nettoyons, pour en faire le lieu de notre stockage matériel afin de ne pas encombrer la fruitière. Seul hic, nous n’avons pas un reste de bouffe, il nous faut attendre la rotation de Bab… Certains estomacs sont inquiets…

Camille et Johann reviennent en fin d’après-midi au parking où Bab rejoint les troupes avec le plus grand tape-cul jamais conceptualisé (un Santana !). Il faudra deux rotations pour monter la bouffe, Bab, Camille et Johann ! A 18 h 30 dans le brouillard humide, nous nous extrayons du 4*4 comme un clandestin s’extrait de la soute de l’avion (moins bleu mais tout aussi démembré). A 19 h au camp, nous n’attendons plus que David et PB qui cheminent courageusement à pied sous la bruine depuis le hameau du Mont, mais qui, se faisant, s’affranchissent d’une séance d’ostéopathie post-karting 4*4.

La soirée se déroule sans anicroches, hormis quelques crochets dispensés par les amis proches du Lion ronflant. Être dans le dortoir à gauche en rentrant semble être la meilleure option politique ! (Yohann et Xav)

Mardi 29 août 

Ce mardi 29 août, à 13 h 30, après une matinée tricot à la Dyneema sous des pressions de productivité extrêmes, la tension monte proportionnellement au manteau nuageux. Deux équipes se forment avec deux objectifs pressentis dans les réseaux fossiles qui partent du Carrefour « -97 m » dans le CD11 :

1/ Camille, Bab, Johann, Xav, PB vers le réseau Hasselblad

2/ David, Alex, Charlotte, Yoyo vers le réseau des Yougoslaves, TPST de 6 h.

Nous entrons sous terre aux alentours de 14 h 20 sous un soleil presque radieux (dixit Alex). Les deux équipes descendent ensemble jusqu’au “Carrefour -97 m” ; jusque-là les cordes laissées en place sont en très bon état. Dès l’entrée du gouffre, le ton est donné, un grand nombre de fissures coulent bien, nous entendons l’eau couler de partout. A l’amorce du réseau des Yougoslaves, l’arrivée d’eau en plafond juste après le plan incliné boueux du carrefour est elle aussi bien alimentée, résultat des dernières journées plus qu’arrosées sur le massif. D’ailleurs, nous ne pourrons pas tout de suite nous rendre dans les avals du réseau car la rivière coule sûrement bien fort.

CD11 – Equipement/Reconaissance/Topographie du réseau de la Cabane et Hasselblad, ou « de la dictature Tayloriste versus Colcausienne »

Equipe : Xavier, Johann, PB, Camille et Bab

Du Carrefour, nous nous dirigeons vers l’aval des fossiles. Juste à ce niveau, un ancien bivouac très sommaire est en déliquescence (il fallait être motivé pour se poser ici, dans la glaise et le courant d’air, si près de la sortie). Après une séquence dépollution de ce vieux bivouac, Camille, Bab et PB partent pour équiper le méandre descendant vers les galeries de l’Ardèche et Hasselblad (méandre topographié en juin par Alex et sa fille), tandis que Johann et moi partons topographier la branche de l’affluent de la Cabane. Nous rééquipons le P6 qui avait arrêté l’équipe topo en 2022 avec la corde en place car elle nous paraissait dans un état correct. Nous ne faisons que doubler les points de sommet de puits. Nous nous arrêtons une dizaine de mètres plus loin sur le départ du P20 indiqué sur la topographie de 1985. Mais ce P20 n’est pas équipé, et pour l’équiper, il faut un perforateur, que nous n’avons pas. Il est avec l’équipe qui travaille l’accès à la galerie de l’Ardèche et au réseau Hasselblad. L’équipement en place au-dessus du P20 remonte, mais nous n’osons pas nous engager sur cette vieille corde, surtout que nous voyons l’amarrage, 6 m plus haut : il est unique et dans un état douteux…

Nous revenons sur nos pas en topographiant un petit affluent remontant sans intérêt (pas de courant d’air, arrêt sur étroiture), et rejoignons nos camarades quelques ressauts avant le P30 formant le carrefour avec l’Ardèche et Hasselblad. Nous les doublons sur l’équipement en place, et au sommet du P30, nous trouvons deux lignes possibles : la première descend vers le fond du P30, mais la corde est vieille, elle n’inspire pas confiance, et tout est sur mono-points. Nous préférons prendre la seconde qui est une main courante qui rejoint le plafond, mais qui est équipée avec une corde « récente ». La suite est une main courante très aérienne, au-dessus du P30, sans beaucoup de prises aux pieds et bien glissante à cause de la glaise. C’est ce que nous voulions, c’est l’accès à la galerie Hasselblad. La corde « récente » se termine et une autre corde d’aspect bien plus vieux prend le relais. Sur la corde « récente », nous trouvons le marquage « 2001 »… A 18 h, nous revenons sur nos pas en levant la topographie à revers en bout de main courante aérienne où nous rejoignons ceux qui tricottaient. Cette dernière ne me séduit pas totalement et l’unanimité votera plus tard pour son remplacement intégral. Au final, notre équipe ramène peu de topographie.

Nous sommes dehors avant la nuit, mais nous redescendons à la Fruitière dans un brouillard bien dense. TPST : 6 h 30. (Yohan et Xavier)

En fin d’après-midi, pendant que les deux équipes sont sous terre, Benoît monte à pied à la Fruitière, bien chargé. Il arrive à la cabane juste avant nous.

Mercredi 30 Août

Encore une fois, nous nous divisons en différentes équipes. Vu l’eau que nous avions sous terre hier, nous décidons de ne pas essayer d’aller dans les actifs où nous risquons fortement de prendre un but. Nous retournons donc dans les réseaux que nous avons commencé à revoir hier, et une équipe monte sur la zone amont, au F126. 

CD11 – Equipement/Reconnaissance/Topographie du réseau des Yougoslaves jusqu’à la Jonction et le Puits Noir

Equipe : Alex, Charlotte et Lionel ; TPST : 8 h 45.

CD11 – Equipement/Reconnaissance/Topographie de la galerie Hasselblad

Equipe : Xavier, PB, Camille et Benoît

C’est la première sortie spéléo de Benoît en Haute-Savoie. Nous partons avec l’objectif d’atteindre la conduite forcée de la galerie Hasselblad. Nous descendons rapidement jusqu’au P30, amont de la galerie de l’Ardèche. De ce puits, le travail de rééquipement commence. PB et Camille rééquipent l’accès et la vire au-dessus du P30. Il s’agit d’une longue main courante bien gazeuse. Derrière, Benoît et moi nous refroidissons. La reprise de la topographie est au bout de cette main courante. La main courante très aérienne demande de l’énergie à notre équipe pour remplacer les cordes. Le fil clair en place casse sous la traction de PB. Nous posons beaucoup de cordes et nous voici enfin en bas du pan incliné où la topographie s’est arrêtée la veille. Benoît prend le Disto X2 en main et je me marque les points. Nous arrivons dans cette belle conduite forcée. Il s’ensuit 10 m à plat avant d’atteindre un nouvel obstacle, équipé à l’ancienne, et vraiment pas confort. Nous sommes en bout de corde. Camille se démène pour équiper le ressaut en hauteur malgré les banquettes glissantes. Benoît, téméraire, descend le ressaut sur la vieille corde et remonte la coulée de calcite par curiosité. Nous décidons de faire demi-tour sur manque de matériel et limite horaire. Nous sortirons ainsi pour 20 h, avec uniquement 37 m de topographie en trois visées. Ce sera la pire séance topographique du séjour ! Le soir, nous sommes la risée de tous, et ça nous restera jusqu’à la fin du séjour !

TPST : environ 7 h. (Xavier et Benoît)

F126 : « Début du grand trail des Marmottes gazées »

Equipe : David, Bab et Johann ; TPST : 6 h.

Le soir, Lara, Martin, Théo et le Ruraux montent à pied à la cabane.

Jeudi 31 Août

En début de matinée, du monde arrive encore : Isabelle et Sylvain Matricon avec Jacques Gudefin, ainsi que Pascal Clerc et Jean-Christophe Raymond. Ces derniers avaient participé aux explorations du réseau Hasselblad et du réseau des Yougoslaves. Isabelle, Sylvain et Jacques font partie des explorateurs de toute la partie amont du réseau, i.e. du réseau Lucien Bouclier. Nous passons une bonne partie de la matinée et du repas de midi à discuter ensemble, ils ont plein d’informations à nous faire passer. Jacques a monté un album photos retraçant leur histoire sur le Criou.

Nous sommes nombreux sur le massif, plusieurs objectifs sont définis.

CD11 – Equipement/Reconnaissance/Topographie dans le réseau des Yougoslaves entre le Puits Noir et la salle du Pilier

Equipe : Martin, Théophile et Lara ; TPST : 8 h 30.

CD11 – Equipement/Reconnaissance/Topographie de la galerie Hasselblad

Equipe : Charlotte, PB, Camille et Benoît ; 8 h 30. (Benoît)

F126

Equipe : David, Bab et Johann ; TPST : 5 h.

Pointages, prospection

Equipe : Alex, Jacques, Le Ruraux, les Matricons et Xav

Après le repas, Jean-Christophe monte pointer un trou qui lui semble intéressant, en amont des Yougoslaves, le SCF3, trou avec du courant d’air qui lui trotte dans la tête depuis un long moment ! Puis, pour nous, départ tardif pour une séance de de prospection pointage des principales cavités du massif, Gouffre des Jockers, VF3, F126, Amin Dada, Morts Vivants, glaciaire du Haricot…  Le Ruraux trouve un nouveau trou bien aspirant, en amont du F126, il s’arrête sur des blocs à enlever à proximité d’une langue de glace. Ce sera le gouffre de la Ruralité ou FU231. Bilan, les anciens ne sont pas si rouillés que ça, 7 km de marche pour 690 m de dénivelé en 5 h. Retour à la fruitière pour un repas festif bien arrosé et fort agréable. (Alex)

Vendredi 01 Septembre

F126

Equipe : Théo et Martin

FU231 – Gouffre de la Ruralité, désobstruction

Equipe : Le Ruraux et Johann

Pointages, prospection

Equipe : Alex, Jacques, Xav, Yo

Balade d’après-midi au-dessus du réseau des Yougoslaves pour voir le trou indiqué hier par Jean-Christophe Raymond (SCF3). Pointage entre autres des CD8, CD3, CD2, CD10, CD9, CD5. Je trouve trois trémies à courant d’air soufflant, qu’il faudra désobstruer à l’occasion !

A noter, le SCF3 est fortement « respirant », à voir avec cordes et autres accessoires. Il descendrait sur 50 m de dénivelée. (Xav et Alex)

Bab, David et PB descend dans la vallée en fin d’après-midi pendant qu’Alex F. monte à pied et que le reste de l’équipe descend aux chalets du Trot pour boire une bière, un peu de gnôle et acheter un gros pack de Heineken ! Il faut dire que la réserve de vin a tari… Christophe et M’ric montent à pied le soir.

Samedi 2 Septembre

En début de matinée, Kira monte du parking du Mont à Pied. Le Dav’, lui, monte en 4*4 un peu plus tôt, avec les croissants et les tôles pour remplacer le toit de la fruitière ! Nous faisons trois équipes.

CD11 – Direction -800 m

Equipe : Camille, Lara, Charlotte, Martin, Théophile, Alex F. et Benoît ; TPST : 17 h.

F126 – Equipement jusqu’à la jonction Sado-Bozzo – Parcours du Combattant

Equipe : Le Ruraux, Kira, Johann et Aymeric ; TPST : 12 h 20.

CD11 – Suite de la topographie Yougoslaves

Equipe : Alex, Xavier, Lionel, David C. et Christophe B.

Nous filons rapidement au terminus topographique et rééquipement de la précédente équipe, au niveau de la Salle du Pilier. Je me mets à la topographie avec Alex, les trois autres au rééquipement. Heureusement que nous avions repris de la corde car les premiers explorateurs n’avaient pas chômé dans ce réseau. Dav, devant, remonte avec parfois quelques frissons mais en sécurité la vieille corde afin de rééquiper un peu mieux. S’enchaînent alors R5, R2, P12, R8, main courante, P14, R4. L’ensemble est rééquipé, mais nous choisissons quand même l’avancement, il faudra sûrement rajouter quelques AF de confort si nous laissons cette portion équipée dans le futur, et si nous passons assez souvent.

Puis un embranchement avec P15 remontant plein vide sur vieille corde et un méandre nous ralentit quelque peu. Personne n’a envie de remonter sur cette corde d’aspect peu engageant… Nous suivons donc le méandre jusqu’à un beau puits remontant sans corde… Et sans trace apparente d’escalade. Le Dav, toujours motivé, fait chauffer la perforatrice, et, quelques Pulses plus tard, se retrouve environ 11 m plus haut à califourchon sur une lame de 30 cm de large avec un P6 aval… Et un autre puits amont avec une corde remontante en place. Vers l’aval, nous arrivons au sommet du P15 que nous n’avions pas voulu grimper tout de suite. La zone est un peu complexe et tout le monde ne comprend pas que nous venons de shunter le P15 précédent. La boucle est topotée au complet et le P15 rééquipé correctement pour les équipes suivantes. L’ancienne corde remontante à la base de laquelle nous nous arrêtons (le P14) parait dans un état correct au regard des autres cordes que nous avons changées. Pourtant, elle possède une date : 1985 !

Le retour jusqu’à l’embranchement du Carrefour « -97 m », est un plaisir puisque quasiment tous les obstacles sont descendants. Chacun sort à son rythme, certains verront le jour et d’autres pas…  Après analyse de l’ancienne topographie, nous nous sommes arrêtés à la base du dernier P14 menant au méandre Rectiligne de l’Enfoiré.

TPST : 10 h. (Xav et Lionel)

Dimanche 3 Septembre

CD5, revisite et topographie

Equipe : Théo, Martin et Christophe

Tout le monde est fatigué. Nous sommes nombreux à ne rien faire… Mais vraiment à ne rien faire à part tenter de trouver un coin d’ombre pour faire la sieste, et à monter quelques tôles … Seuls Théo, Martin et Christophe se motivent pour aller voir un petit objectif. Nous leur suggérons d’aller voir le CD5. En effet, en passant devant, Alex et moi avion remarqué un bon courant d’air sortant de ce trou. De plus, sur la coupe AVEN (1982), il est indiqué au sommet du Premier P10 du CD11 qu’il y a un départ « vers CD5 ». Nous ne savons pas si la jonction a été effectuée ou non.

Nos trois motivés rééquipent le CD5, le fouillent et le topographient. C’est en fait un méandre dans lequel il faut monter et descendre pour trouver le passage le moins étroit… Mais la plupart des sommets de puits sont assez sévères. Ils s’arrêtent au sommet d’un puits, l’étroiture à franchir est très sévère, et derrière, il y a un bon écho. D’après le report topographique, le CD11 est très proche, mais il n’est pas dit qu’elle se fasse à l’endroit indiqué, ni qu’elle a déjà été effectuée.

TPST : 5 h. (Xav)

Lundi 4 Septembre

CD11 – Suite du réseau des Yougoslaves

Equipe : Martin, Lara, Xavier et Benoît

Il est environ 10 h 30 quand nous quittons le camp pour partir au Mirolda (CD11) dans les amonts des Yougoslaves. Nous entamons la montée avec l’équipe qui se rend dans la branche de la galerie Hasselblad. Cette équipe se rend compte devant le trou, une fois équipée, qu’elle a oublié les cordes à la Fruitière… Ils partiront sous terre les mains vides !

Après nous être lentement équipés pour profiter des dernières caresses du soleil, nous entrons tous sous terre pour 11 h 30. Nous poursuivons le chemin, de point topographique en point topographique, jusqu’au terminus du dernier groupe pour manger le pic-nic. Une partie de l’équipe a bien tenté de convaincre l’autre partie de manger dans la salle du Pilier (les ventres grognant sévèrement) mais rien à faire… C’est donc à la suite du P14 que nous mangeons et entamons équipement et topographie : Benoit et Martin à l’équipement, Lara et moi à la topographie.

Nous enchaînons puits et méandres jusqu’au méandre Rectiligne de l’Enfoiré. En fait, c’est une grande faille bien rectiligne, où nous progressons en opposition. Tout au long de la progression, le courant d’air est de plus en plus fort (on se caille les miches !). L’équipement est difficile dans le méandre car nous serons vite à court de matériel… Ce sont donc les zones « difficiles » qui sont équipées (avec au moins 50 m de vide en dessous, il ne faut pas zipper !). Nous arrivons ensuite dans une salle qui nous permet de nous dégourdir les jambes et d’essayer de nous réchauffer. Une belle cheminée remontante fait de l’œil à nos deux équipeurs. Ils réalisent cette escalade de 25 m en suivant la vieille corde en place (et en la changeant) et tombent sur des kits de cordes et un objet plutôt insolite ici : une araignée. Non pas la petite bête poilue qui nous terrifie dans le noir, mais une armature métallique pour réaliser des escalades en artificiel. Pendant ce temps, je vais faire un tour vers la suite de la faille qu’il va falloir refouiller et topographier.

Il est 18 h 30, il fait froid avec ce courant d’air, nous repartons vers la sortie avec quelques cordes trouvées sur place (millésime 1985, dont une neuve qui n’a jamais servie) et notre araignée ! (Je vous laisse imaginer Benoît, grand Golgoth de 1,90 m de haut à passer les passages étroits avec son armure de métal). Il est 21 h quand nous sortons. Le soleil est déjà couché, alors direction notre petite fruitière où l’autre groupe nous attend !

TPST : 9 h 30. (Xavier et Lara)

CD11 – Galerie Hasselblad, rééquipement et topographie du Double S

Equipe : Alex F., Alex P., Prune, Camille et Gaël ; TPST : 8 h.

Mardi 5 Septembre : Flemmingite aiguë

Mouvement général au bronzage, à la sieste et au nettoyage du matériel (mais juste un peu et pour certains uniquement). Activité amplement complétée par quelques copieux repas et riches discussions. Les frères Maurice, Loïc et Barnabé montent dans l’après-midi. (Alex)

Mercredi 6 Septembre

CD11 – Direction -1000 m

Equipe : Martin, Prune, Loïc, Barnabé, Gaël et Benoît ; TPST : 19 h.

CD11 – Topographie de la jonction Yougoslaves – Majestueuse

Equipe : Xavier, Alex P. et Lara

Nous partîmes tranquillement une bonne heure après l’équipe du fond avec la ferme intention de descendre le plus bas possible en direction de la jonction topographique dans la Majestueuse. Nous sommes chargés de 100 m de cordes, d’un perforateur et de quelques amarrages. Nous arrivons au lieu-dit « La Jonction » après un peu moins de deux heures de progression.

Petite bouffe réclamée par Lara au PTR terminus de l’équipe précédente, puis nous attaquons la descente avec Lara et moi-même à la topographie et Alex à l’équipement. Descente du beau P18 de jonction, puis parcours vers l’aval de la galerie entrecoupée d’une série de petits puits et de main courantes. Nous trouvons facilement le départ indiqué « vers -300 m » de bonnes dimensions et encore équipé à l’ancienne : un spit en tête de main courante et un spit de tête de verticale. Une belle séance en perspective, le CA aspirant y est bien sensible, et d’après une note au crayon sur une ancienne topographie, il devrait jonctionner dans la salle de la Confluence. Il correspond bien à un ancien écoulement de la Majestueuse, qui a ensuite été capturée vers le sud-ouest. Nous poursuivons en direction de la Majestueuse. Il s’en suit une zone plus complexe (siphons, dédale de galeries sur joint de strates, puis retour dans un grand méandre) qui méritera un complément de fouille et de topographie. Nous arrivons sur les dernières cascades, bien heureux de pouvoir remonter par le méandre des Trois. Il faut noter que les écoulements ce jour étaient très faibles dans toute la galerie et le CA descendant bien marqué.

En termes de bilan topographique, nous avons levés 553 m avec 80 stations, et le bouclage est réalisé. Il faut noter que toutes les cordes ont été changées, les points doublés, mais par manque de matériel, quelques points seront à ajouter ou changer lors des prochains passages, si nous ne prenons pas la décision de déséquiper cette partie assez rapidement.

TPST : 10 h. (Xav et Alex)

En fin d’après-midi, Daniel monte à pied à la Fruitière.

Jeudi 7 Septembre

Sieste généralisée pour toute l’équipe qui a fait -1000 m la veille ! L’équipe montera le reste des tôles de l’emplacement 4*4 à la fruitière en vue des travaux de demain.

Désobstruction et balade sur les Lapiaz du Criou

Equipe : Xav et Dany

Étant arrivé la veille au soir, difficile pour moi de ne rien faire… Je m’informe sur le réseau et demande si on peut sortir, prospecter, bouger quoi ! Mais les jeunes se lèvent difficilement suite à leur « balade » à presque -1000 m.

Xav me propose d’aller voir un trou soufflant au-dessus du CD11, trou qu’il a repéré en début de camp et qui mériterait une séance de désobstruction manuelle. Nous partons juste après manger. En passant, Xav me montre le fameux CD11. Puis un peu plus haut, au pied d’une petite barre rocheuse, il me montre le trou souffleur, comme une doline d’effondrement au contact Albien – Urgonien, le long d’une faille bien marquée.

Nous passerons 2 h à sortir 1 à 2 m3 de blocs. Xav reste un bon tailleur de pierre pour réduire les gros blocs. Au final, nous libérons un passage où seulement moi, je passe. Je descends sur 2 m jusqu’à une micro salle. Je devine une suite en direction du pendage. Tout est gélifracté et plein de tout petit bout de cailloux. Doucement, je les enlève petit à petit, je monte des murs sur les côtés et la galerie semble continuer à descendre. Au total, j’avance de 2 m. Je devine la suite sur encore 2 m. Ca plonge, mais ce n’est pas immense, il faudra revenir à plusieurs et s’organiser pour tirer des bacs. Le courant d’air est là, la désobstruction est facile.

En attendant, Xav a encore assaini et élargi le passage d’entrée à la massette. Maintenant tout le monde doit pouvoir passer sans problèmes.

Ensuite, une fois nos bras bien fatigués, je découvre le lapiaz au-dessus. Nous faisons 600 m de dénivelé positif, et nous pointons au GPS plusieurs trous connus. En haut, c’est une superbe découverte que la partie haute du réseau, avec la zone du bivouac avancé des URSUS. Nous faisons demi-tour devant l’Amphithéâtre, en face du F126. Puis nous entamons la longue descente pour rejoindre la fruitière où nous arrivons vers 20 h 30.

TPST (Temps passé sur le terrain) : 5 h. (Dany et Xav)

Vendredi 8 Septembre

Rénovation du toit de la fruitière

Equipe : Dav, Sylvain, Zab, Alex, Loïc, Benoît

Le matin, Zab et Sylvain montent en 4*4 avec le Dav.

Grande opération de changement des tôles du toit de la fruitière pour avoir une cabane bien étanche, ce qui peut être utile en Haute-Savoie. Les tôles ont été montées le week-end précédent avec le 4*4 de Dav, puis jusqu’à fruitière à dos d’homme en deux séances. Armés de pieds de biche, marteaux, perceuses et autres visseuses, nous suons sang et eau au soleil sur le toît. Choc thermique garanti avec 2 semaines de spéléo ! Le soir venu, nous laissons quelques tôles pour le lendemain et faisons bonne ripaille !

TPST (Temps passé sur le toit) : 7 h. (Alex)

CD11 – Dépollution à -350 m

Equipe : Xav et Daniel

Pour Dany, cette sortie est une petite découverte de la cavité. Après une bonne nuit, un long petit déj’ avec du café, je suis prêt vers 10 h. IL faut dire que la fatigue commence à s’accumuler ! Départ sous un bon soleil, nous nous équipons doucement au soleil devant le CD11, et oups… J’ai oublié mes gants à la cabane, et sans gants, je ne me vois pas faire de la spéléo. En bon gars qu’est Dany, et sans connaître le trou, il me file les siens ! Il faut dire qu’il a l’habitude de faire de la spéléo sans gants et que sinon, il me faudrais redescendre les chercher en bas, et ça va prendre bien une heure d’attente !

Premier boyau et déjà, Dani gèle des mains… En fait, c’est pareil pour moi, je ne suis pas habitué aux petits gants non étanches. La descente va être dure ! Finalement, elle est assez rapide avec juste un kit ceinture chacun. En bas de la grande salle de la Confluence, nous trouvons bien les bouteilles de plongée en hauteur, juste avant l’Angle Droit. Ces bouteilles datent probablement de la plongée de Michel Philips en 2003.

Par sécurité, nous ouvrons les bouteilles pour les vider de leur air. Nous n’avons pas de clefs Allen pour sortir les bouchons, mais étonnamment, les robinets fonctionnent, et l’air filtre à travers les bouchons. Une bouteille est très rapidement vide tandis que la seconde se vide toujours petit à petit. Nous décidons alors de nous balader plus loin, le temps que la bouteille se vide. Nous descendons un peu la rivière. Je découvre le méandre Semi-Fossile (ou dans le genre). Nous nous arrêtons vers -420 m, c’est beau, mais à cause de la roche dans laquelle nous évoluons (principalement l’Hauterivien), c’est Darkness Land !

Nous remontons, et en passant, nous récupérons les quatre vieilles cordes qui trainent dans la rivière et qu’on laisse à l’endroit où étaient entreposées les bouteilles de plongées. Au moins, toute la zone -420 m à -350 m est propre, et il n’y a pas beaucoup à faire pour nettoyer jusqu’au « bviouac -270 m ». Nous profitons de ce coin pour grignoter rapidement un bout de jambon et des MM’S, puis nous nous chargeons chacun d’un kit…. Heu, d’une gueuse, avec une bouteille de 4 l lourde plus environ 30-40 m de vieille corde grosse et bien imbibée d’eau dans chaque kit. Nous laissons sur la banquette au-dessus de l’Angle droit une corde toute neuve (non utilisée) de 200 m environ… C’est une 10 mm, et nous n’avons pas regardé sa date de fabrication. Elle a dû être déposée soit lors du dernier exercice secours (le plus probable), soit lors du début de rééquipement du CD11 par le CSR. A discuter de son futur, est-ce que nous l’utilisons sur place ou plus bas, où est-ce que nous la remontons pour la jeter ?

Il nous faudra 2 h 30 pour sortir tranquillement. Au passage, je récupère des sacs plastiques, des amarrages aciers tout pourris et un beau dévidoir à la base d’un puits (encore en acier et bien corrodé). Nous sortons sous un beau soleil, et en arrivant à la fruitière vers 19 h, une bonne bière nous attend. Merci Sylvain et le Dav !

TPST : 7 h. (Xav et Dany)

Samedi 9 Septembre

Finalisation de la rénovation du toit de la fruitière, démontage du camp

Equipe : Dav, Sylvain, Zab, Alex P., Benoît, Xav

Tout est dans le titre ! Finalisation du chantier de toiture, Dav et Sylvain devront remonter pour quelques finitions, nettoyage général de la fruitière, tout est bien rangé et inventorié pour l’hiver. Nous descendons vers 15 h avec le 4*4 de Dav bien chargé de notre matériel et de nous sept. Déchargement chez Alpes-Minage, puis dernière bière du camp 2023 avant le retour dans nos foyers respectifs.

TPST (Temps passé sur le toit) : 4 h. (Alex)

Participants à l'activité

Xavier RXavier R.

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