Dimanche 23 août
Au cours de l’hiver dernier, David avait proposé d’organiser un stage instructeur sur le massif du Folly. David n’étant pas disponible, Vincent et moi nous retrouvons à guider les équipes cette semaine sur le massif.
Tout le monde (enfin presque : le stage + Vincent) monde en fin d’après midi au refuge sous une pluie fine. Je rejoins le groupe chez Jean pour le repas, ce qui me permet de faire connaissance avec les personnes du stage, et de découvrir qui sont les stagiaires. Nous en profitons aussi pour définir l’organisation de la semaine. Je savais qu’il y avait 2 sorties spéléos prévues, mais je découvre qu’elles ne doivent pas être trop fatigantes afin de leur permettre de bosser efficacement… Il me faut donc revoir les objectifs spéléo à la baisse.
Lundi 24 août
Nous avions prévu de profiter de la première journée du stage pour faire un tour de présentation sur le massif. Mais devant la furie des éléments, nous restons bien au chaud chez Jean. Moi, cela me va bien, il me faut récupérer de mes 7 h de décalage horaire, et ce n’est pas chose facile…
Je passe une bonne partie de l’après midi à présenter le massif au pied levé en salle, en abordant le contexte géologique régional, les spécificités des massifs subalpins du nord des Alpes, et bien évidemment ce que nous connaissons ou supposons sur les écoulements hydrologiques du massif.
Le soir, Jo, Pernard et Jean-Michel montent au refuge sous une forte pluie.
Mardi 25 août
Il ne pleut plus, mais il y a du brouillard. Le stage aidant, nous décollons tôt du refuge pour aller dans le Jean-Bernard. Nous (les six personnes du stage, plus Vincent et moi) entrons sous terre à 10 h par le V6. Nous allons vers les amonts par le trajet classique (Maïs, Erreur, Passibas,…). Sur le passage, nous rééquipons le boyau de l’erreur (c’est mieux !), et le topographions (37 m). En effet, il me manquait les données de ce boyau dans la synthèse topo du JB.
Arrivés au carrefour des Branlots, nous mangeons et constituons les équipes :
- Stéphane et Tristan grimpent en artif dans la faille des Branlots. Il escaladent une trentaine de mètres, avec vue sur autant. Il y a du courant d’air.
- Alex et PB continuent avec nous dans le réseau des Branlots jusqu’à la jonction avec la galerie de la Frénésie. Ils commencent à grimper en artif vers les deux conduites forcées en hauteur en rive droite.
- José et Gérard continuent avec Vincent et moi jusqu’à la galerie des Aiguilles pour faire des photos.
Vincent et moi continuons vers la galerie des Dalles. Nous remontons à son terminus, avec pour but de topographier l’exploration que j’avais faite ce printemps avec Jonathan. Nous attaquons la topo au niveau de l’étroiture désobstruée, qui est toujours bien étroite. Nous montons dans une petite conduite forcée en plantant la pointe des pieds dans la glaise, jusqu’à un élargissement. De la, une courte conduite forcée monte dans le pendante sur une dizaine de mètres, et bute sur un méandre en hauteur non pénétrable (20 cm de large pour 40 cm de haut), mais avec un courant d’air aspirant bien sensible.
De l’élargissement, la conduite forcée principale descend en s’agrandissant, puis part à l’horizontal sur une trentaine de mètres jusqu’à un nouveau carrefour. Nous prenons vers l’amont, dans le pendage, jusqu’au terminus de la dernière fois. J’escalade le ressaut de 4 m qui m’avait arrêté, et tente de nettoyer la trémie qui le surplombe. A cause de l’oppo qu’il me faut tenir, je n’arrive pas à tout enlever, mais arrive tout de même à passer. Une seconde petite escalade nous permet de rejoindre une petite conduite forcée (1.5 m de diamètre), mais que nous ne pouvons pas suivre : elle remonte dans le pendage (>40° ici), et commence en surplombant un joli puits de 5 m de diamètre. Le fond de ce puits, 8 m plus bas, est bien propre, et nous n’arrivons pas à apercevoir son sommet (> 30 m). Toute la zone est aspirante.
Nous revenons au précédent carrefour, et explorons et topographions la branche aval. Nous descendons dans une jolie conduite forcée de 1.5 m à 2 m de diamètre jusqu’à un remplissage de glaise sèche à travers lequel filtre du courant d’air. Le report topo nous dira si ce terminus correspond à l’amont des Montagnes Russes (le plus probable) ou de la Courte Echelle. Nous loin de ce colmatage, un puits remontant tout rond de 1.5 m de diamètre arrive, il aspire bien, mais nous ne l’avons pas exploré.
De retour à l’élargissement du début, nous nous enfilons dans le petit aval. La, le courant d’air soufflant est fort, la galerie est petite (1 m de diamètre au maximum) et tapissée de gypse. La progression est pénible, et au bout de quatre virages, je butte sur une chicane que je n’arrive pas à passer (40 cm de diamètre). Mais j’ai pu apercevoir la suite sur 2 m, il y a deux étroitures ponctuelles mais sévères… Nous décidons que c’est la fin de cette branche !
Au vu de l’heure, et surtout de ma fatigue, nous décidons de ressortir sans trainer. 3 h plus tard, nous sommes dehors (21 h, soit un TPST de 11 h pour un peu plus de 200 m de topo dans les amonts de la galerie des Dalles).
Pendant ce temps, Pernard a amené Jean-Michel jusqu’au début du réseau des Branlots, et Lionel et monté au refuge et à passer l’aprem avec Josiane à défricher les abords du refuge.
Mercredi 26 août
Ca y est, le beau temps s’installe, nous partons tous en fin de matinée pour une balade sur le massif orientée géologie. Nous montons sur le système du Jean-Bernard.
Le premier stop est sur la première bande de lapiez le long du chemin en montant vers le V4. C’est la bande correspondant au réseau du A21. J’y présente la structure du massif en décrivant le paysage.
Le second stop est sur la butte au sommet du V4. Puis nous montons par la combe aux Avens en nous arrêtant au V11 pour vaincre la famine qui se faisait sentir ! Pernard, Jo et Jean-Michel montent directement au lac, puis Jean-Michel redescend sur Lyon.
Puis nous montons au camp du B19 où nous discutons des chevauchements du Crétacé sup sur l’Urgonien, passons au B22, au B21 et montons sur la crête au dessus du B21. Nous y faisons un petit panorama pour comprendre la structure du JB.
Enfin, nous montons au C37 où Pernard et Jo nous rejoignent. Vincent, José, Tristan, Stéphane et moi montons au sommet de la Couarre avant de redescendre au lac où Pernard sème des cailloux pour mesurer la variation du niveau (2 cm par heure) et tente de calculer le débit de fuite. Stéphane et Tristan trouvent le courage de se baigner !
Le soir, Fred et Carx montent au camp du B19 en faisant une petite pause au refuge.
Jeudi 27 août
Les deux équipes du stage qui avaient commencé les escalades dans le JB y retournent. Au niveau de la faille des Branlots, ils continuent l’escalade, sur un vingtaine de mètres, et s’arrêtent sur fin de batterie (qui d’ailleurs ne s’en remettra pas !). Il y a un départ vers la salle de l’Echo, et il reste 7 m à grimper pour continuer vers la suite !
Vers la Frénésie, ils doivent terminer l’artif à la trousse à spit car la connectique de la perfo a cassé. La conduite forcée du haut fait 10 m de long et est totalement colmatée, il n’y a pas de courant d’air. La conduite forcée à mi-chemin est elle aussi très colmatée, mais 20 cm de revanche laissent filtrer un courant d’air soufflant très net. Il faudra gratter le remplissage.
Pendant ce temps, Lionel et moi désobstruons un puits à l’emporte pièce dans le lapiez proche du refuge, à mi-chemin entre le refuge et le BA3. Nous descendons d’un bon mètre cinquante, mais il faudra continuer. Il ne me semble pas qu’il y a de courant d’air, mais ça a bonne gueule.
Fred et Carx vont au C37 élargir les zones préparées lors de la dernière sortie. Je les laisse écrire leur compte rendu.
Vendredi 28 août
Le matin, Lionel redescend dans la vallée.
La encore le soleil à raison de nous. Pernard, Jo et moi montons nous balader du côté du CP1. Nous reprenons les coordonnées du CP21, et une trentaine de mètres en amont, nous trouvons un trou marqué avec un petit rond blanc, mais qui souffle bien. Il sera à descendre (CP69).
Nous revenons par le CP12 qui a bien changé… La trémie est au moins descendue de 8-10 m depuis les premières explos.
Sur le retour, nous croisons le P’tit Lips qui est monté à notre rencontre, et le soir, Patricia et Antoine montent au refuge.
Fred et Carx se baladent vers le col des Chambres en visitant la grotte aux Grélons avant de redescendre sur le refuge puis dans la vallée.
Samedi 29 août
Patricia et Antoine montent se balader vers le col des Chambres. Le stage instructeur descend dans la vallée.
Pernard, Steph et moi allons au CP1 revoir le fond. Steph équipe tant bien que mal sur les précédent amarrages, certains sont bien hauts, d’autre bien bas… Le glacier a bien fondu. Pendant ce temps, Pernard et moi topographions le trou. Le courant d’air est fort, et sort par les trois entrées connues. La galerie dans laquelle nous avions fait des tirs quelques années au paravent est bouchée par la glace et inaccessible.
Au fond, en nous attendant, Steph gratte dans trémie, et dégage une zonent à fort courant d’air. Nous passons une petite heure à bouger les cailloux. Nous ressortons en laissant équipé. TPST : 4 h et 170 m de topo.
Pauline vient en train jusqu’à Cluses avec son vélo, puis monte en vélo jusqu’au parking. Fatiguée, elle laisse le vélo dans la voiture et monte à pied !
Dimanche 30 août
Pendant que les autres montent au lac, Steph et moi retournons creuser au CP1. L’accès au chantier est très rapide, nous travaillons 1 h, nous bougeons beaucoup de cailloux, ça se travaille très bien, mais les bras font vite sentir qu’ils en ont marre, et nous remontons en déséquipant partiellement. La corde (120 m) est dans le grand puits au bout de la main courante, les amarrages sont sur la corde, et les plaquettes en place sur les parois. TPST : 2 h.
Nous laissons à l’entrée une corde de 20 m ainsi que le pied de biche. Nous descendons dans la vallée en fin d’après midi sous une bonne chaleur.
Bilan :
– Un peu plus de 400 m de topo au total !
– Amont de la galerie des Dalles : il faut y retourner avec de quoi faire de l’artif, il y a 2 puits remontant à escalader, et une jolie conduite forcée à continuer.
– Escalades à proximité de la Frénésie : il faut topographier la galerie du haut, et gratter dans le colmatage de la galerie du bas. Peut être déséquiper une partie de l’escalade en laissant un fil de rappel de corde.
– Escalades de la faille des Branlots : IL faut la finir, et la topographier. Visiblement, il y a du volume, des départs, du courant d’air, et il semblerait qu’il y ait possibilité d’accès à la salle de l’Echo, et donc de continuer son escalade !
– CP69 : A descendre, il y a du courant d’air, c’est proche du CP21, c’est intéressant, il n’y a pas beaucoup de trous dans la zone !
– CP1 : Il faut retourner au fond : la trémie est importante, mais elle se travaille bien, et le courant d’air y est fort. Je ne dis pas que le chantier sera facile, mais je pense que ça vaut le coup de faire quelques scéances de désobs. Pourquoi ? Parce que nous sommes proches (très ?) du sommet du P50 donnant sur l’aval du CP12. C’est beaucoup plus sécu de creuser la que par la trémie des Secoués, et cela donnerait un accès super royal à tout l’aval du réseau… Il n’y a plus qu’à !