Vendredi 17 octobre
Ayant toujours la crève, je monte tout doux au refuge. Il fait très beau, mais l’eau coule de partout…
Samedi 18 octobre
Après une petite grasse mat, je charge le sac à dos avec mon matos de bivouac plus une combi, mon casque, ainsi que massette et burin, et commence à monter en direction du Plan du Velar. Sur le passage, je marque le A25 qui n’avait pas été marqué.
En arrivant dans la combe du A21, je prends les coordonnées GPS du A26, désobstruction que j’avais entamée avec Josiane deux ans auparavant. Vu sa tête (départ de méandre à ouvrir) et vu le courant d’air froid qui en sort, j’estime qu’il mérite un numéro.
Je continue à fouiller autour du A21. Je note au GPS sans mettre de numéro le point bas de la combe. Il y a un petit trou de mulot avec un vrai courant d’air froid qui en sort. Pour l’instant, ça ne mérite pas le numéro, mais peut être que plus tard… Dans le fond de la combe, je note le A28, qui est une simple conduite forcée de 1.5 m de diamètre, qui traverse avec le lapiez au dessus par une lucarne impénétrable.
Et plus intéressant, en fouillant, je trouve un trou de marmotte avec un bon courant d’air froid qui en sort. Je creuse un peu, et rapidement, le sommet d’une conduite forcée se dessine. Je vois sur 7-8 m, la conduite forcée descend fortement, et au bout, la pente s’horizontalise, et je ne vois pas plus loin. Il n’y a pas beaucoup de travail à faire pour passer (1 à 2 h à deux personnes ?), et je pense que ça correspond à la sortie de la galerie de la trémie des Frayeurs du A24… D’un point de vue spéléo, ce n’est peut être pas très intéressant, mais il peut y avoir des choses sympas à trouver… Ayant toujours le cou plus moins raide, je n’insiste pas trop, je me dis qu’on reviendra…
A proximité, je gratte un peu un éboulis avec un petit courant d’air soufflant, mais sans grande conviction.
Je continue à monter en fouillant, mais sans trouver grand chose à se mettre sous la dent, hormis un énième trou de marmotte soufflant un courant d’air froid. Arrivé au PV06, j’attaque la désob que j’avais prévue de faire. J’enlève des petits blocs, et de la boue, dessous, ça paraît assez vide, mais rapidement, un gros bloc me gène, et vue ma petite forme, je ne cherche pas à le sortir comme ça. Heureusement que la massette est la ! A chaque coup, le caillou maigrit, mais au bout d’une vingtaine de coups, la massette se sépare en deux, d’un côté le métal, et de l’autre le manche en deux morceaux… Ce n’est pas mon jour, tant pis, j’arrête cette désobstruction. A noter, il y avait un petit courant d’air soufflant froid.
Je continue à monter tout doucement par la zone des T, en zigzagant de trou en trou, tout en longeant la Couarra. C’est très sec, il n’y a quasi plus un névé, même dans les trous. Deux lagopèdes plus tard, j’arrive au bivouac qui domine la zone des LS. Il est tard, je n’ai plus qu’à prendre des photos du soleil couchant, de boire l’apéro, et de profiter des gazouillements des Lagopèdes dans le Lapiaz. En fouillant, je retrouve les schlaps de Fred qu’il avait perdues l’été 2012. Elles sont maintenant au refuge. Vu la météo annoncée, je passe la nuit la haut à la belle.
Dimanche 19 octobre
Toujours aussi feignant, j’attends que le soleil tape sur mon duvet et le réchauffe avant de daigner sortir de mon nid. Il est 10 h… 30 min plus tard, tout est plié, je laisse mon sac au local matos des LS, et pars me balader avec juste de quoi noter, mon casque, mon GPS et l’appareil photo. Je me dirige vers le contact basal de l’unité supérieure de l’Urgonien. Il y a toujours autant de trous et de failles à contourner. Je m’arrête au bout de l’arrête de Pointe Droite, au sommet de la falaise dominant la Vogeale. De la, je zieute l’unité urgonienne, et ne repère qu’un ou deux objectifs qui pourraient être intéressant, un méandre et un semblant de conduite forcée, mais il faut être deux pour aller les voir, c’est loin et raide. En dessous, je ne vois pas l’unité urgonienne inférieure, il y a encore quelque chose qui m’échappe. Je reviens vers le camp en suivant un petit chevauchement, je rencontre un joli lièvre Variable, et trouve une jolie conduite forcée à courant d’air qui s’enfonce à contre pendage. Son diamètre n’est que de 80 cm, mais elle est bien ciselée par l’eau. Je m’y enfile, en T-shirt, je descends à quatre pattes sur 4 m, tourne à 90, et la, encore une trémie de petits cailloux au travers de laquelle filtre le courant d’air. Ne me souvenant plus du dernier numéro des LS, je ne note à la peinture que « LS » sur le rocher.
De retour au camp, je me restaure, je note le « L » des cataphiles, puis je le topographie (9 visées). Au fond, je bouge quelques cailloux, le courant d’air provient d’une trémie qui bouche le passage. Je pense que ça peut valoir le coup de continuer la désobstruction, ce ne sont que des blocs décimétriques à enlever, et la galerie à une tête de conduite forcée de part son plafond arrondie et ciselé par l’eau.
N’ayant pas encore récupéré mes bras suite à ma crève, je laisse deux bouteilles d’eau au local matos, je rentre vers le refuge. En arrivant au CP28, je suis surpris de voir qu’il y a plus fou que nous : sur le chemin, il y a un gars qui descend de la Combe aux Puaires… en vélo !
Arrivé à la voiture à 18 h, après un bon bain de soleil !