CR: Derrière la Glace ?
Dimanche 13 sept :
Nous arrivons sur le parking du haut à la nuit tombante. Il pleut beaucoup durant toute la montée et au delà.
Lundi 14: CP1
Au réveil, le mauvais temps n’a toujours pas fini de passer. Nous trainassons en préparant le matériel, ça a le mérite de faire patienter jusqu’à l’éclaircie qui vous motive à nous mettre dehors.
Nous passons voir Jean et Charlotte puis prenons le sentier de la combe aux Puaires. Nous arrivons devant l’énorme entrée du CP1. Le glacier a bien fondu et continue à fondre… Nous nous installons devant le CP1bis pour déjeuner rapidement, car la pluie ( annoncée par la météo de Jean) fait son grand retour (vérifier par nos soins) et nous chasse à l’intérieur du trou, sous le glaçon. Une fois au fond, nous continuons le chantier au pied du glacier. Dans un premier temps, nous construisons un mur avec de bonnes fondation, puis dans un second temps, nous nettoyons la zone et évacuons les gravas agglutinés par la glace derrière notre mur.
Afin de tester notre motivation, le déluge qui s’abat en surface, se joint à nous, sous la forme d’une douche continue, à débit variable, et ce, juste au dessous de la zone de creusage ! Dans la rubrique nous avons testé pour vous, nous pouvons donc conclure qu’il ne faut pas aller au CP1 quand il pleut, sinon peut-être en néoprène…
Nous abandonnons le chantier lorsque qu’un gros bloc qui ne peut être remonté sans « artifices »nous barre le passage.
Nous ressortons sous une pluie fine et rentrons au refuge en faisant un crochet chez Jean. Afin de nous réchauffer, nous buvons quelques bières à l’intérieur, où il doit faire 30 degrés, tous ça sans quitter la Texer…
TPST: 4h
Mardi 15: Zone des CH
Nous décollons du refuge à 9h30 et prenons le chemin du col des Chambres. Lorsque nous arrivons à mi-chemin entre le lac et le col, nous partons voir notre premier objectif : il y a quinze jours, Carx et JR ont trouvé un petit méandre avec courant d’air. Nous le nommons CH27 (nous n’avons pas pu prendre les coordonnées gps, faute d’appareil !) et levons la topo. Il s’agit d’un méandre d’une dizaine de mètres de long, qui se remonte en ramping dans la flotte(arrivée d’eau en joint de strate) et qui bute sur une petite trémie : un courant d’air soufflant est présent. Cela passerait avec l’aide d’un burin et pied de biche.
Ensuite nous passons au deuxième objectif : la reprise du E3 (situé au dessus du CH16) que nous remarquons à la peinture CH28. Il s’agit la aussi d’un glacier souterrain qui a été vu il y a bien longtemps et qui a du bien fondre…
Nous n’arrivons pas à atteindre le fond, par manque de cordes. Nous sommes en haut du dernier jet, qui nous permettrait de prendre pied dans une salle, où l’on peut deviner au moins un départ.
En remontant, nous explorons (sur un peu moins de cent mètres) un petit méandre qui nous amène après un beau petit parcours jusqu’à une salle où nous laissons trois points d’interrogations facilement levable (2 étroitures très ponctuelles avec gros courant d’air soufflant et une escalade de 6 mètres avec arrivée d’un affluant) .
Il nous parait évidant que nous venons de faire de la première et que la suite est facilement accessible. Il est possible de rêver et de croire que nous avons peut-être la pièce manquante qui relirait le JB au C74 (nous sommes sous les dalles du C37), l’avenir nous éclairera…
Nous ne lèverons pas la topo, la trousse étant restée dehors (et de toute façon faudra revenir).
TPST : 3h
Ensuite, nous reprenons le chemin de la monté, direction pointe de Bellegarde pour revoir le CH24 ou grotte des grêlons. Nous arrivons avec la nuit devant le porche. Nous descendons la grande galerie et arrivons sur le verrou de glace. Histoire de se réchauffer, nous attaquons une désobe à gauche sous le glacier. Après une heure de bouges cailloux, de lancé de pavas et d’ « écrassage » de doigts, nous abdiquons. On ne peut pas passer à travers, on ne peut pas passer en dessous, alors faudra peut être attendre encore quelques années qu’il fonde encore plus et passer par dessus!
TPST: 1h30
Enfin, pour clore cette superbe journée, nous rejoignons la grotte des Kta (CH23) afin d’y établir notre campement.
Nous sommes pas mal embêté toute la nuit par un courant d’air énorme. En effet, le vent qui souffle fort à l’extérieur, pénètre une fois par le porche d’entrée et ressort par l’éboulis et l’autre fois fait l’inverse. Cela a pour effet de vouloir arracher nos portes en couvertures de survie…
TPST: toute la nuit
Mercredi 16 : CH et fin
Au réveil, il flotte toujours pas mal avec du vent, la motivation est en berne…
Sur le guide des bivouacs souterrain, le CH23 vient de perdre deux étoiles d’un coup,à cause du courant d’air. Nous décidons donc de lui redorer son blason (et en plus c’est le travail idéal quand il fait mauvais en montagne). Nous construisons donc deux murs en pierres sèches afin de couper le « froid ventilé ». Les murs une fois finis, jouent pleinement leurs rôles de barrage, et plus aucuns courant d’air ne passe. Nous en profitons pour faire un peu de terrassement et d’aménagement intérieur, puis sortons faire les sacs sous un ciel de plus en plus clément.
Nous prenons du matériel stocké au CH23 pour le descendre au CH28 en vu des prochaines explos.
Nous enchainons ensuite la descente jusqu’au refuge, où nous retrouvons notre nouvelle (presque officiel) gardienne : Charlotte. Nous trinquons autour d’une bière à cette belle sortie puis rentrons sur Lyon, il est 22h.