Nous partons de Lyon en fin d’après midi lundi 5 juin avec la voiture de Gaëtan. Peu avant d’arriver à Samoëns, la voiture tombe en panne de batterie mais elle roule toujours. En revanche, nous n’avons plus de feux de signalisation et nous arrivons juste avant la tombée de la nuit au parking du haut. Nous garons le véhicule dans le sens de la pente au cas où. La voiture ne démarre plus, nous aviserons à notre retour ce que nous pourrons faire.
Nous montons au refuge sous les étoiles.
Mardi 6 juin
Lever matinal, le mauvais temps arrive. Nous n’avons pas terminé le petit déjeuner qu’il se met à pleuvoir. Nous préparons nos affaires et le matériel pour continuer l’exploration dans la galerie du Solitaire débutée l’été dernier. Entre deux averses, nous montons voir Charlotte au refuge du Folly.
En début d’après midi, le temps tourne à la tempête : trombes d’eaux, grêle, neige, éclairs,….. notre moral est au plus bas et notre espoir s’accroche aux prévisions météos qui prévoient une amélioration dans l’après midi. Effectivement, une fois passé l’orage, le temps se dégage et nous profitons de cette éclaircie pour rejoindre au plus vite l’entrée du V4 bis.
Nous entrons sous terre à 17 h 00, une petite couche de neige de quelques cm est présente sur le massif et donne de belles couleurs à la montagne (blanc sur vert).
La zone d’entrée est bien recouverte de glace. Le grand toboggan en amont du puits des Savoyards ruisselle fortement, c’est la 1ère fois que nous le voyons couler autant.
En amont immédiat du puits Alain, nous rejoignons la galerie du Solitaire et débutons l’équipement et la topographie à partir du premier terminus (au sud-est de la galerie) observé en 2016. Un ressaut de 5 m et un P8 qui suit, permettent de prendre pied dans une grande galerie fossile de 2-3 m de large et de plus de 7-8 m de haut. L’amont de cette galerie rejoint le puits Alain en face de la main courante qui fait la jonction entre les deux longueurs du puits (P14 et P15).
Nous ne sommes pas les premiers à fouler le sol de cette galerie, des traces de pas sont visibles mais elles sont peu nombreuses (1 à 2 personnes ?). Cette galerie n’a pas été topographiée, elle n’existe pas sur la topographie du Jean-Bernard. Elle semble être la suite du réseau de la Pierre qui tombe sur l’autre rive du puits Alain (à confirmer par les spécialistes du JB).
Nous poursuivons la topographie de la galerie qui prend rapidement la forme d’une conduite forcée fossile typique du JB, des fleurs de gypse sont présentes. Elle prend la direction de l’ouest, elle est surcreusée par un méandre étroit. Nous arrivons à un carrefour : la conduite forcée fossile continue en hauteur, le méandre surcreusé est dorénavant de taille humaine, et un pan incliné arrive sur la droite (probablement l’arrivée du puits observé au 2ème terminus de la galerie du Solitaire en 2016). Les traces de pas se poursuivent en direction de la conduite forcée mais son atteinte nécessite l’installation d’une main courante.
Nous poursuivons la topographie du méandre qui devient très tortueux, il n’y a plus de traces de passage devant nous. Nous ne distinguons pas au-dessous de nos têtes la présence ou non de la conduite forcée fossile. Nous passons au-dessus d’un R3 puis nous sommes arrêtés devant un élargissement du méandre qui nécessite la mise en place d’une main courante. Nous mettons un cairn pour symboliser l’arrêt de la topographie.
Nous faisons demi-tour et prenons une collation à la base du P8. Le ruissellement dans le grand toboggan a bien diminué. Le courant d’air est soufflant, il doit faire bien froid à l’extérieur.
Nous ressortons à 1 h du matin sous un grésil qui nous fouette le visage. Nous rentrons au refuge juste avant une bonne averse.
Nous avons fait environ 200 m de topo.
TSPT : 8 h
Mercredi 7 juin
Lever un peu tardif. Le brouillard est bien épais. La température dans le refuge a bien baissé (8°C contre 12 °C lundi soir). Nous préparons nos affaires pour le CH3. Gaëtan et Fred JR doivent déposer du matériel personnel au B6 puis nous prévoyons de continuer de désobstruer une galerie amont au CH3 avec un bivouac devant l’entrée.
Nous arrivons au lac des Chambres et l’épaisseur de neige est très importante sur la zone pour la saison. Après discussion, nous décidons de ne pas bivouaquer au CH3 car l’entrée doit encore être bouchée par la neige. Nous rejoignons le B6. Nous devons nous contorsionner par « l’entrée de secours » pour pénétrer dans le B6 dont l’entrée principale commence à peine à fondre. Nous rejoignons le CH3 et nous constatons que la quantité de neige n’est pas plus importante que sur le lac des Chambres. Contrairement à nos prévisions, le CH3 est ouvert. Pas de chance, mais cette randonnée permettra à l’avenir de mieux connaître les conditions d’accès du CH3. Nous faisons une balade au-dessus sur les lapiaz repérer quelques entrées.
Nous bivouaquons finalement à proximité du lac des Chambres. Nous nous couchons en même temps que le soleil, il gèle déjà !. Cela ne durera pas, le vent change de direction et les températures remontent dans la nuit.
Jeudi 8 juin
Le soleil et la chaleur nous réveillent. Nous descendons au refuge, débouchons au passage le captage d’eau du refuge du Folly, puis nous faisons un arrêt au refuge du haut.
Nettoyage du refuge, mise en place de l’eau courante, récurage des toilettes, ….. Tout est prêt pour les prochaines venues.
Retour dans la vallée en fin d’après midi. Fred JR et Gaëtan tentent une réparation sur le neiman de la voiture et sur la batterie. Il y a bien un problème électrique. Gaëtan a une batterie de secours neuve dans son coffre et nous pouvons repartir mais le problème électrique est toujours présent. La batterie ne se recharge plus et nous ne sommes pas assurés de rentrer à bon port. Finalement, tout va bien et nous rentrons sur Lyon en début de soirée.
Perspectives sur la suite et points à prévoir :
La topographie du méandre est à poursuivre, sa direction est vers l’ouest. La main courante à équiper où nous nous sommes arrêtés, nécessite 4 à 5 amarrages et une corde de 10-12 mètres. Il reste un reliquat de 16 mètres de corde dans la poupée du P8.
Ce méandre semble être situé au-dessus du collecteur au droit de la cascade Jean Dupont. Nous entendions bien la rivière mais elle restait malgré tout assez lointaine.
L’exploration de la conduite forcée fossile est à poursuivre, sa direction n’a pas pu être confirmée. Une main courante de 10-15 mètres est à mettre en place pour l’atteindre avec 4-5 amarrages.
Un amarrage intermédiaire doit être installé sur la main courante d’accès à la galerie du Solitaire (au-dessus du puits Alain), car il y a un frottement prononcé et la corde sera rapidement « tonchée » s’il y a de nombreux passages. Il y a du mou de corde sur chaque extrémité de la main courante, l’installation de ce point intermédiaire sera rapide.
Il n’est pas nécessaire de monter du matériel pour le camp de juillet hormis les cordes restantes pour le JB dans l’armoire au local, une mèche 12 mm et bien sûr le perforateur et les batteries.
PS : La zone d’entrée du V4 bis est à rééquiper. Nous n’avions pas eu le temps de le faire les années précédentes lorsque l’aval du JB a été rééquipé, mais c’est une action à programmer. Certains obstacles sont équipés sur mono-points ou sur amarrages naturels pas très fiables, et c’est une zone verglacée une majeure partie de l’année. Je me suis retrouvé longé sur la main courante d’accès du puits de la salle Delacour avec la tête de la corde (d’escalade) qui avait sauté de « l’amarrage naturel » et c’est une zone verglacée.
Fred JR et Gaëtan, n’hésitez à compléter si j’ai oublié de préciser certains points.
salut,
de mémoire, bon ça date ;-), j’avais rejoint cette conduite forcée en grimpant dans les banquettes juste après le puits Alain.
Arrêt sur rien vers l’aval, c’était un peu scabreux surtout sans équipement.
Le méandre doit bien faire dans les 40m de haut
Bonnes explos
Christophe Ohl