Encore une nouvelle sortie aux Irmondiaux ! Mais celle-ci a une saveur particulière : nous prévoyons de forcer le passage… Fini la désob dans le même boyau depuis 25 ans (et depuis 30 m). A nous les grandes conduites forcées, le collecteur, le P100, la jonction avec la Moilda et la source du Gland, en passant par le Perthuis… Bref, on est motivé, et on y va a fond. Guigui nous lâchant pour cause de crève carabinée, nous ne sommes que 5 pour partager ce moment d’intenses émotions. Ce sera le baptême de première pour Bruce et Guillaume, la classe !
Bref, nous rentrons sous terre vers 11h et arrivons rapidement au fond… Jean-Michel passe devant et tourne enfin la page de cette longue désobstruction. Il débouche dans une jolie salle de 3 mètres de diamètre avec une petite arrivée d’eau au plafond. La suite est un méandre défendu par un talus de glaise. Qu’à cela ne tienne, nous avons toujours la massette et le burin avec nous ! Quelques boules de glaise plus tard, nous débouchons dans un joli méandre de 1 m 50 à 2 m de haut pour 80 cm à 1 m de large. Cela ne dure guère et le méandre s’abaisse au bout d’une quinzaine de mètres… Et ça mouille en plus ! J’enlève le baudrier et me sacrifie : on connait l’histoire : un gour fait barrage… Mais c’est sans compter le pouvoir de la massette : plus de gour, plus de barrage ! La suite est mignonne : le méandre retrouve petit à petit sa hauteur d’homme, mais une dizaine de mètres plus loin et c’est l’obstacle tant redouté : une coulée stalagmitique bouche quasiment entièrement la galerie. Xavier invoque la fée bourrinage… Qu’est-ce qu’on ferait sans massette ?
La coulée stalagmitique, fière d’avoir poussé à cet endroit précis durant quelques dizaines de milliers d’années, ne se laisse pas faire. Mais Xavier est persévérant et il lui explique patiemment le sens de la phrase « poussière tu étais, poussière tu redeviendras ». Au final, j’arrive à passer, mais tout juste. Je refais un complément de philosophie à la coulée à partir de l’autre côté, mais il faudra revenir avec des moyens plus percutants.
Je vais voir rapidement la suite du méandre : un nouveau rétrécissement ponctuel m’arrête une dizaine de mètres plus loin.
Pendant ce temps, Bruce et Guillaume attaque une escalade dans la salle et remontent d’une dizaine de mètres, mais tombent au final sur un méandre étroit.
Avant de partir, Xavier tente de vider Jarjattator, d’une part en perçant des trous autours d’une faille défendant un affluent ventilé, et d’autre part en refaisant un tir à 5 trous dans la fin du méandre (Jean-Michel trouve que c’est encore un peu étroit…).
Nous ressortons tous tranquillement autours de 15 h, bien content d’avoir tournée la page du « creusage de tunnel en pleine roche sur 2 km ». Le prochain chapitre intitulé « élargissements successifs de passages ponctuels jusqu’au collecteur » promet d’être plus riches en rebondissement ! On y croit, il n’y a plus qu’à !
Pour l’instant, on a rajouté une quarantaine de mètres au trou… C’est peu en absolu, mais vu le travail accompli depuis 25 ans, ils ont été bien mérités ! La suite au prochain épisode !
Bravo les gars ! Je vois que c’est aussi propre qu’au Biolet !!
On va enfin en apprendre un peu plus sur ce coin névralgique du système du Gland… si ça veut rire !