Vendredi 25 novembre
Fred monte de Lyon en tout début d’aprem au refuge. Il part bien lourd et arrive au refuge juste avant la tombée de neige. Pour ma part, j’arrive au parking du haut après la pluie/neige. Je récupère le matériel que Fred m’a laissé dans son coffre, et c’est aussi bien lourd que j’attaque la montée. Ca faisait longtemps que je n’avais pas eu un sac comme ça pour monter au refuge ! Mais 1 h 20 plus tard, je suis à la porte du refuge ! Nous avons commencé à marcher dans la neige deux épingles avant le refuge, et au refuge, il y a une vingtaine de centimètres, bien gelés sur le dessus.
Fred me dit qu’en fin d’aprem, trois jeunes sont arrivés et se sont posés au refuge d’hiver. Ils veulent traverser en raquettes et skis vers le refuge de la Vogealle par la Combe aux Puaires, dormir la bas, et revenir par le Pas au Taureau et le vallon de Bossetan. Il leur a déconseillé de tenter la traversée de la Combe aux Puaires à cause du peu de neige !
Samedi 26 novembre
Nous nous levons à 9 h, et le temps de prendre un café, puis un second, et de préparer le matos, nous partons à 12 h du refuge. Nous nous chargeons comme des mulets (perfo, batteries, 170 m de corde, une vingtaine d’amarrages,…). Nous chaussons les raquettes dès le refuge, et nous sommes bien content de les avoir. Les trois jeunes sont aussi montés du côté des Chambres, et la trace est plutôt pas mal faite. Mais nous montons quand même doucement et arrivons devant le V4 vers 13 h 15. Nous vérifions, il y a quelques concrétions de glace à casser pour passer, mais il n’y a pas de neige, ça passe bien.
Nous picniquons dehors, et entrons sous terre à 14 h. Le V4 est aspirant. En bout de la salle Delacour, le sol est complètement gelé. Nous n’osons pas traverser sans assurance pour rejoindre la corde classique, alors, nous sortons le perfo et installons une courte main courante. Plus bas, nous équipons les puits de l’Eté Indien (que nous avions déséquipés la dernière fois) avec la corde de 70 m que nous coupons au fur et à mesure. La aussi, le courant d’air est aspirant.
Les deux étroitures qui nous avaient donné du fil à retordre la dernière fois ne passent pas beaucoup mieux, et nous nous disons qu’au retour, il faudra leur expliquer que lorsque nous arrivons, il faut se pousser un peu… Pendant que Fred tente de les attendrir à coups de marteau, j’équipe le puits du Chicot qui nous avait arrété lors de notre dernière exploration ici. La suite est un beau méandre, de 12 m de haut et d’un calcaire bien propre et bien accrocheur. Nous partons en bas, en descendant quelques petits ressauts, mais rapidement, ça se pince et nous devons nous élever en opposition sur des banquettes confortables. Mais rapidement, nous rejoignons le plafond, qui se développe le long du joint de strate sur lequel se trouvent la plupart des conduites forcées du réseau. Après un virage à 90° à gauche, il me faut m’enfiler à plat ventre au dessus du méandre, ici non pénétrable. 3 m plus loin, le ramping mesure moins de 20 cm de haut pour plus de 2 m de large… Et le méandre en dessous est toujours aussi impénétrable. Ca fait rager, cette étroiture mesure 1 m de long environ, et avec un bon tir, nous devrions arriver à passer. Derrière, le méandre tourne de nouveau et reprend la direction du pendage, et ça parait bien plus grand ! Il y a peut-être une arrivée sur la gauche en plafond aussi… Et le courant aspirant d’air est bien présent. Il faudra revenir avec des moyens adéquats !
Nous revenons sur nos pas en levant la topographie. 39 m de développement, c’est maigre ! Nous fouillons tout le haut du méandre sans trouver de shunt à l’étroiture.
En remontant, nous posons trois pailles aux points qui nous semble les plus difficiles à passer. C’est mieux, et avec une massette et un burin, ça ira encore beaucoup mieux !
En arrivant dans la galerie qui va de la salle Delacour au puits des Savoyards, le courant d’air est aspirant très net. En revanche, toute la galerie de la salle Delacour au V4 est bien soufflante, c’est très étonnant ! Nous sortons sous un ciel étoilé à 21 h.
Dimanche 27 novembre
Nous faisons la grasse mat et attaquons le petit dèj’ un peu après 10 h. Nous rangeons le refuge, finissons les restes, puis descendons à la voiture avec les trois jeunes qui sont allés en matinée au Pas au Taureau. Nous sommes à la voiture un peu après 16 h. Je prends un des trois jeunes, Simon, en covoiturage jusqu’à Chambéry. Il serait très intéressé par une bonne sortie initiation !
Bilan :
Nous nous en sommes rapprochés, mais nous n’avons toujours pas jonctionné avec la rivière aux Rubis. Il sera possible de continuer après un bon tir (minimum 4 trous) pour pouvoir passer à notre terminus.
Nous avons laissé ce qu’il restait de la 70 m en bas du puits du Chicot (il reste environ 30 à 35 m), et nous avons laissé la corde de 100 m au départ du réseau de l’Eté Indien, prête à être récupérer pour descendre plus bas ! En revanche, nous avons redescendus tous les amarrages au refuge.
Au refuge, il y a 7 ou 8 bouts de dyneema prêts à être utilisé, et il reste environ la moitié du rouleau à couper. Il n’y a plus du tout de goujons en stock, tout est sur des plaquettes avec maillons (de mémoire, environ 35 plaquettes montées), Il reste pas mal de maillons libres, ainsi que pas mal de plaquettes acier. Pour l’instant, il n’y a que de la corde à monter.