Dans le cadre du projet d’évaluation des ressources en eau du bassin versant de l’Ardèche, j’ai été convié pour donner un coup de main. Notre mission du jour était de mesurer le débit d’une cascade du siphon amont, contrôler le fonctionnement du fluorimètre mis en place le dimanche d’avant et d’injecter de la sulforhodamine G dans le siphon aval.
Le rendez vous est fixé à 9h. Nous partons de chez Judi&Flo qui m’ont gentiment accueilli vers 8h30, après avoir bricolé un kit doseur de 50L, qui nous servira à mesurer le débit et emporter des combinaisons/gants pour que les combinaisons et mains des injecteurs gardent leurs couleurs chair.
Tout le monde est à l’heure et nous entamons rapidement la marche d’approche de 30min. Nous descendons dans le lit de la rivière ou la cheminée d’équilibre du cable s’ouvre. En nous changeant, nous revoyons la répartition des rôles. Je partirais avec Anaïs faire les mesures de débit avec le kit doseur pendant que les 3 Ardéchois iront faire l’injection de rhodamine.
La réalité est fidèle à ce qu’on m’avait annoncé, une suite d’obstacles originale 😀
Ça commence par un ramping le long du tuyau qui a servi à désamorcer le siphon, ce qui n’avait pas été fait depuis 2003. Puis viens la première mare suivi d’un conduite forcée où on tient accroupi et qui finit dans l’eau jusqu’à la taille. On s’en sort par une petite escalade. C’est là que je me rends compte avoir oublié le kit doseur… à l’entrée ! Qu’à cela ne tienne, vu ce qui nous attend après, j’ai le temps d’aller le rechercher.
Une fois de retour en haut de l’escalade, la suite est un puit de 4m dont la sortie est une étroiture à gauche, un méandre et une réception de danseuse, sans toucher l’eau. C’était presque trop facile et ce n’est encore que le début ! On remonte un P5, on s’enfonce allègrement dans la galerie enlève tes bottes, où on sent bien les grains de glaise entre les doigts de pieds entre deux coups de toboggans. Vive les bottines ! Il paraissait que c’était gazé, mais nous ne devions pas aller assez vite pour être essouflé 😛
Le laminoir de sable humide vient compléter l’inventaire des obstacles peu communs. Il faut choisir dans quel sens on pose la tête, parce que la partie basse fait 25cm, ça dure 80m et ça a été creusé !
Nous voici enfin dans l’actif et passons une première voûte mouillante qui nous amène sur des volumes beaucoup plus accueillants et sur un échantillon d’eau qui servira de « blanc » au traçage.
Notre mission se trouve dans l’amont, derrière une seconde voûte mouillante, qui donne sur un méandre superbe d’une bonne dizaine de mètres au pif.
Nous arrivons à la cascade, effectuons nos mesures de débit, reprenons un échantillon d’eau, remettons le fluorimètre dans le bon sens et je me faufile entre les blocs jusqu’au siphon 10m plus loin, pour le plaisir des yeux. Notre mission a duré un peu plus de 30 minutes, il est temps de rejoindre l’équipe d’injection
Nous repassons la seconde voûte mouillante pour rejoindre Judi dans l’aval. Ils ont fini aussi et en sont au rinçage. Nous partons légèrement en avance avec les kits les plus légers que j’ai eu à transporter et nous sommes rattrapés après la galerie enlève tes bottes, pile poil pour se faire passer les kits dans l’étroiture en haut du puit, puis dans la désescalade, histoire de pas se tremper jusqu’au nombril.
C’est dans la conduite forcée qu’on se rend compte qu’un kit fait le petit poucet en rejetant un liquide rougeâtre. On fait bien gaffe à pas s’en mettre partout jusqu’à la sortie.
La chaleur, les rires, la bière ne laissent pas de doutes, nous sommes sortis, c’était court mais intense, merci Anaïs et Judi pour l’invitation 🙂