Buts de la mission
Etude Hydrogéologique du Karst de la Cueva de Quiocta en vue de son aménagement touristique. Je suis invité pour effectuer la topographie précise de la grotte avec Olive. Pierre est présent en tant qu’expert sur l’aménagement/éclairage de la cavité. En effet, il a récemment géré l’aménagement de la grotte de la Salamandre dans le Gard.
Lundi 09 janvier
N’ayant pas pu trouver de billet d’avion pour aller à Jaen le mardi 10, je fais le trajet en voiture avec Liz et James. Partis de Lima à 11 h, nous nous arrêtons à Pacasmayo pour y passer la nuit.
Mardi 10 janvier
Trajet Pacasmayo – Chachapoyas où nous arrivons en début de soirée. Nous retrouvons Pierre, Olivier et Fabien pour manger dans un resto. Nous apprenons qu’il y a un binz dans les contrats, et que nous sommes en concurrence avec un groupe d’espagnols…
Mercredi 11 janvier
Finalement, le binz est réglé, et nous passons la matinée à faire des visites protocolaires. En fin de matinée, nous partons pour la Cueva de Quiocta qui est à 1 h de route de Chachapoyas.
La grotte est actuellement utilisée pour des visites touristiques, mais sans aucun aménagement, comme toutes les grottes du Pérou. Avant d’attaquer le boulot, nous décidons de visiter la cavité (500 m de développement pour quelques mètres de dénivelée) pour qu’on se rende compte de l’ampleur de ce qu’il y a à faire. En fait, c’est un tube boueux avec quelques salles et concrétions à la fin. TPST : 2 h.
Comme nous sortons tôt, Pierre, les deux Olivier, et moi continuons sur le plateau en 4*4 pour aller visiter la cueva de Vacquim qui pourrait être l’amont de Quiocta. Au final, nous avançons sur une piste qui se dégrade de plus en plus, je manque de planter la voiture dans une traversée humide (c’est la saison des pluies), et nous arrivons en bout du plateau. Nous avons raté Vacquim. Ce n’est pas grave, nous revenons sur nos pas en allant voir les dolines et les trucs rigolos au bord de la piste.
Dans la première doline, au point bas, un porche non visible de loin fait office de belle perte, et pas de chance, il ne continue pas. Comme il y a plein de jolies vaches dans le champ, nous l’appelons le tragadero de la Vaca. Sur la crête 50 m au dessus, un bosquet d’arbres nous interpelle. Effectivement, un effondrement a formé un puits. N’ayant pas le matériel avec nous, nous laissons le départ qui nous nargue en bas, et nous promettons de revenir ! Nous appelons cette entrée le Pozo de la Vaca.
Sur le chemin du retour, nous repérons encore un autre belle perte pénétrable, ainsi qu’une perte active qui semble étroite et bien humide… Nous allons aussi voir un fond de doline que j’avais repéré sur les images satellites, mais qui n’est qu’un porche en joint de strate dans suite notable. Nous rentrons à Chachapoyas assez tard.
Jeudi 12 janvier
Dès le matin, nous retournons tous à la Cueva de Quiocta. Fabien fait des mesures de la chimie de l’eau, Pierre, Olivier et James construisent le cheminement du futur aménagement, tandis que Liz, Olive et moi nous attelons à la topographie. 3 h plus tard, tout est plié, et nous ressortons manger au soleil.
L’après midi, Pierre, Liz, Olivier, Fabien et moi remontons sur le plateau, direction le Pozo de la Vaca. Pierre Equipe, et nous suivons. C’est une première pour Olivier. Nous prenons rapidement pied dans un petit actif, et la galerie est de dimensions confortables. Elle alterne entre passages bas avec un peu d’eau et salles d’effondrement. Les remplissages regorgent d’ossements et de poteries brisées (Civilisation Chachapoya). Nous nous arrêtons au bout de 200 m, nous nous arrêtons au départ d’un passage bas. J’y jette un œil sur une vingtaine de mètres, à quatre pattes ou allongé dans l’eau. Personne n’a l’air de vouloir me suivre. Il y a du courant d’air, ça continue, mais la mousse de crue au plafond de mon boyau me fait dire qu’il est guerre raisonnable d’être la en saison des pluies avec des nuages noirs sur le massif… Ce sera pour une prochaine fois par beau temps !
Nous ressortons en levant la topographie (211 m). Dans la salle d’entrée, un départ en rive droite n’a pas été atteint (E4 sur un remplissage de glaise). TPST : 3 h.
Au vu de l’heure, nous nous baladons un peu puis rentrons à Chachapoyas. Mais sur le chemin du retour, Liz nous propose de nous arrêter à Luya, sur notre passage. En effet, elle est originaire de cette petite ville, et sa mère nous invite à prendre le café. « Super », répondons nous en cœur. En fait nous n’avions pas tilté que ce serait un café bien garni… Nous repartons pour nos lits bien repus !
Vendredi 13 janvier
Le travail que nous voulions faire est bouclé. Du coup, je milite pour qu’on retourne sur le plateau de Quiocta pour continuer la prospection/exploration. Pierre, Olivier et Fabien veulent venir. James aussi, mais il veut être tôt en début d’après midi à Chachapoyas pour travailler. J’essaye de négocier, et nous tombons d’accord pour être à 15 h à l’hôtel.
Nous partons d’abord explorer la jolie perte repérée les jours précédents. A l’entrée, une charrue à bœuf stockée donne le nom à la perte. La galerie d’entrée n’est active que temporairement. Sa morphologie diffère des précédentes grottes visitées sur ce massif, c’est un méandre de 1 m de large pour 2 à 3 m de haut surmonté d’une conduite forcée bien taillée. C’est assez joli.
Assez rapidement, nous recoupons un actif. L’amont, soufflant, ne peut être exploré à cause d’une étroiture ponctuelle non franchissable sans une désobstruction au boom. Vers l’aval, le méandre se resserre et les parois se couvrent de boue, signe d’un ennoiement temporaire. Nous nous arrêtons sur un rétrécissement pénétrable, mais devant la boue et l’absence de courant d’air, nous décrétons qu’un siphon nous attend à proximité. Nous faisons demi tour en levant la topographie (196 m).
Dehors, il nous reste peu de temps si nous voulons être à Chachapoyas à l’heure dite. Du coup, nous jettons un œil à la perte active étroite (impénétrable au bout de 4 m) et tournons dans les dolines autour pour prospecter. Pierre trouve un départ en laminoir ventilé, mais nous ne l’explorons pas par manque de temps. Dans une doline proche, nous trouvons une petite entrée bien cachée et bien protégée. Pierre s’y enfile et retrouve un petit actif. Un méandre fait suite. Il doit casser des concrétions pour passer, et un ressaut donne sur une salle un peu plus grande. En face de son arrivée, une grosse banquette formée par le remplissage est couverte d’ossements et de poteries, intactes. Pierre nous appelle pour qu’on profite tous de cette découverte, et ça vaut le coup. Visiblement, c’est rare de trouver une sépulture Chachapoyas intacte. Nous en profitons pour fouiller les départs. Deux d’entre eux donnent sur le même actif plus important malheureusement impénétrables amont comme aval.
Nous ressortons puis prenons la route pour Chachapoyas. A cause de la pluie, la piste est glissante, et nous descendons doucement. A Lamud, le village avant Luya, nous faisons une pause pour manger. James en profite pour tchacher et négocier des factures… De mon côté, je ronge mon frein, je vois les minutes défiler… Mais je ne dis rien, ce n’est pas moi ai un horaire à tenir… Quand nous partons, il est 15 h 30… Nous arrivons à Chachapoyas à 16 h 20. Nous avons tout juste le temps de prendre une douche puis de repartir avec Olivier à l’université où le recteur nous attend. Je profite de cette réunion pour visiter les labos de l’université de Chachapoyas.
Samedi 14 janvier
Je pars avec Olivier en Taxi jusqu’à Jaen. De la, nous prenons l’avion pour revenir sur Lima.