Lundi 09 août
Constance travaillant ce début de semaine, je monte seul au refuge en début de soirée. Sur mon sac, je monte un gros bidon étanche. Arrivé en haut, j’ai le temps d’aller boire une bière, et je me fais inviter à diner !
Dans la nuit, j’entends du bruit. C’est une souris qui est en train de gratter quelque part. Il est 2 h du mat. Je reste à l’écoute, et arrive à trouver d’où provient le bruit : ça vient de la caisse en haut de l’étagère, où se trouve la vieille galcière. Je me lève, la descend doucement, et là, il y a un rongeur posé dessus, qui me regarde avec ses grand yeux. Pas de bol pour lui, il rencontre ma tatane un peu violemment. Je l’achève et le jette dehors. Il est 3 h 30.
Mardi 10 août
Avec mon sport de la nuit, le lever est difficile.
Un peu après 10 h, je monte vers le CP82b, trouvé lors du camp pas Steph. Je continue la désobstruction avec massette, burin et piochounet. Au bout de deux bonnes heures, j’ai viré pas mal de blocs, le trou fait maintenant pas loin d’un mètre vingt de profondeur. Le courant d’air ne provient pas du fond, mais d’un côté, et son arrivé est bien définie. Seul hic, il y a 2 ou 3 blocs à casser à la paille. Il faudra revenir pour avoir une idée claire de ce qu’il se passe ici.
Je reviens tout doucement en passant près d’une fissure de lapiaz soufflante que j’avais repérée il y a 15 ans, et que j’avais enfin retrouvée lors du camp de juillet. Comme j’ai quelques outils, je repasse 2 h à creuser, jusqu’à ce que les bras n’en puissent plus. La suite ? Et bien, c’est une faillasse de 25 cm de large avec le courant d’air qui en sort, il faut tirer. Ca vaut le coup d’y refaire une session pour voir si ça peut donner. Pour l’instant, c’est le trou le plus bas des CP, et je l’ai noté CP83.
Je finis l’après midi à l’ombre d’un arbre, à côté du CP83 à faire la sieste, elle est bien méritée ! Je rentre au refuge pour l’heure de la bière et du boeuf bourguignon.
La nuit, c’est vers 4 h que du bruit me réveille… Encore un rongeur qui gratouille. Cette fois, je mets moins de temps à le trouver, et 10 min plus tard, il a lui aussi gouté de ma tatane. J’ai bien insisté, il ne devrait pas revenir. J’arrive à me rendormir à 6 h passés.
Mercredi 11 août
La encore, le réveil est difficile… Mais tout de même, en fin de matinée, je monte vers le CP19 avec mon gros bidon bleu pour le déposer dans le trou, puis pou faire un tour au dessus de la Tête à l’Homme.
Au CP19, il n’y a plus du tout de neige dans la doline en contrebas. Et chose que je n’avais jusqu’à présent jamais remarqué, derrière le gros bloc glissé, je repère un départ de voute. J’enlève quelques cailloux, il faudra revenir pour tirer le gros bloc et continuer à enlever les cailloux, ça pourrait bien être intéressant…
Je me dirige ensuite vers les Trois Gouilles en passant devant les CP76, CP12, CP20. Il va falloir revenir les revisiter, mais il reste encore de la neige au fond. Aux Trois gouilles, je descends en désescalade dans les deux gros puits visibles de loin. Le plus gros est bien colmaté par une trémie de gros blocs, mais sous le névé, on dirait qu’il y a du courant d’air soufflant. Il faudrait le revoir sans neige pour en avoir le coeur net. Je n’ai pas plus fouillé que ça. Le second, il s’arrête aussi sur une trémie. Contre la paroi, on voit que ça file en dessous, et il y a du courant d’air. J’enlève quelques blocs, mais il faudrait être plusieurs pour travailler efficacement, et mes bras sont bien fatigués de la veille.
Je monte ensuite à la perte trouvée en début d’été avec Fred G. et Constance. Il n’y a plus d’eau, mais pour passer confort, il faut mettre une paille. Je vois en dessous sur 3 m environ, et il y a du courant d’air soufflant, c’est intéressant. Je note l’entrée à la peinture : CP79.
Je monte marquer le CP78 au dessus (exploré par Fred G. Constance et moi-même fin juin), puis je me dirige vers le CP40 que je revisite et topographie (17 m / -10 m) et que je marque (il n’avait pas été marqué lors de sa découverte). C’est une belle perte sur faille, bien propre, avec du courant d’air légèrement soufflant, mais le fond devient impénétrable.
Je passe au CP6, où je vais jusqu’au sommet des puits : la main courante est équipée, mais n’ayant pas de matos, je ne suis pas allé voir si le kit de corde est en bout de la main courante, je suppose qui oui. La aussi, il y a du courant d’air plutôt soufflant. Les puits étaient avec peu d’eau.
Ensuite, je monte vers Pointe Droite, puis vue l’heure, je redescends vers le camp de la CP. Je passe au CP16 (il me parait encore bien bouché) et au CP14 (la aussi, il y a encore beaucoup de neige dans le trou), et arrive au refuge vers 17 h 30.
J’y bois une bière, papote, puis descends ranger le refuge en bas. J’arrive à la voiture à 19 h 55, et il me faut être à La Roche sur Foron à 20 h 19 pour récupérer Constance qui me rejoint en train. Je ne serai pas franchement à l’heure ! Nous y cherchons une terrasse pour manger, mais on nous refuse de partout, nous débarquons trop tard… Nous rentrons dormir sur Morillon.
Jeudi 12 août
Il fait toujours beau et chaud. Nous allons nous balader en forêt, sous le Tuet pour aller pointer au GPS les résurgences temporaires du Tuet. Nous pointons plus d’une dizaine de point de sortie d’eau. Les deux résurgences principales temporaires sortent d’un éboulis (ça, vous le saviez…), mais le truc intéressant, c’est qu’il y a un courant d’air plus que sensible qui filtre entre les blocs ! J’en enlève quelques-uns, mais il faudrait revenir à plusieurs et vraiment insister pour voir s’il n’y a pas moyen de trouver un passage, c’est plus qu’intéressant.
Ensuite, nous allons voir la résurgence sous l’Ermoy. Contrairement à la fin du camp de juillet, elle ne coule plus. La aussi, il y a un peu de courant d’air entre les blocs. Nous descendons ensuite le ruisseau à sec, et une bonne centaine de mètres avant la confluence avec le Clévieux, nous tombons sur une belle résurgence active, qui semble pérenne. Je l’estime à une centaine de litres par seconde, et elle est bien froide ! C’est surement la sortie pérenne de la rivière de la Tête à l’Homme et peut-être aussi de la Combe aux Puaires.
Vendredi 13 août
Nous faisons une belle balade au soleil : les Allamands, refuge de Bossetan, Col de Bossetan, Tête de Bossetan, puis col de la Golèse. Nous sommes accompagnés tout le long par quelques vautours fauves, et voyons dans la pairie quelques Edelweiss.
Samedi 14 août
Les jambes tirent un peu, nous décidons de faire une balade cool. Nous allons chercher la résurgence de la Gouille (Sixt-Fer-à-Cheval). Au final, Constance restera à faire la sieste dans les bois près du torrent, au frais, pendant que je bartasse dans les bois au dessus. Je trouve sans trop de problème le chemin qui passe au dessus de la résurgence de la Gouille. Il est très bon, mais il est raide, très raide… Je me vois mal le prendre en raquettes avec beaucoup de neige… Je trouve finalement la résurgence, elle est en crue et plus d’1 m3/s en sort. C’est assez impressionnant. C’est la résurgence du système de San Bets et du karst de la Vogealle. A priori, la coloration de l’AV8 (Avoudrues) serait ressortie ici aussi. A l’étiage, une petite galerie arrive sur un siphon qui a été plongé par la SSSG (Genève). Derrière, il y aurait un bout de galerie, avec un second siphon qui aurait été plongé par les mêmes plusieurs fois, en hiver. Il n’y a pas de compte rendu de ces plongées, je ne sais pas ce que ça a donné.
Je redescend en essayant de passer à la résurgence pérenne du système qui est la résurgence du Fontany. Elle est bien en crue, il n’y a pas de chemin pour y aller, et c’est vraiment très raide. Seul, je n’ose pas faire les 50 derniers mètres pour voir la résurgence.
Dimanche 15 août
Balade dans les bois au dessus de Morillon avant de rentrer sur Grenoble. Nous trouvons de quoi nous faire un joli plat de cèpes, un bon sac de pieds de moutons, pas mal de chanterelles d’automne, quelques girolles, et une montagne de Gomphus (girolles violettes), nous en laissons même plus de la moitié sur place, il y en a trop ! Je termine de les préparer à Grenoble, à 1 h du mat passé…