Vendredi 18 avril
Dav, Lulu et moi partons de Grenoble et rejoignons Steph à Chambéry. Nous nous arrêtons en route pour nous remplir la panse, et arrivons au parking à 23 h. La motivation n’est pas la, nous sommes crevés, et en plus, il y a du brouillard ainsi que quelques gouttes. Certains étant même presque prêts à dormir sur le parking sans duvet, nous devons nous fouetter pour monter, et arrivons à 01 h 30 au refuge. La neige, bien dure, commence juste au virage de la source des Eaux Froide.
Samedi 19 avril
C’est grasse mat’, nous ouvrons les yeux à 11 h… Dehors, il ne fait pas très beau, c’est couvert, et il tombe quelques rares flocons. Nous montons au BA03. Il y a encore de la neige, mais ils sont ouverts par le courant d’air. Steph et Lulu montent au CP62 avec les pelles pour le déboucher.
Dav attaque le perçage d’un bloc à l’entrée du BA03a. Pendant ce temps, je jette un oeil sur la troisième zone déneigée, zone aussi déneigée cet hiver. Nous faisons le tir dans le BA03a (une paille), mais il déplace un gros bloc qui vient se poser sur l’entrée. Il faut aussi le réduire. Or, j’ai attiré Dav dans ma petite désob, et le courant d’air froid y est soufflant assez fort. Nous décidons de l’attaquer en règle, nous perçons de nombreux trous, faisons trembler la montagne, et sortons un sacré paquet de pierres. Sur la neige, c’est un vrai carnage…
Steph et Lulu redescendent en fin de journée, sans avoir trouvé le CP62. Ils nous donnent un coup de main, on teste les batteries des perfos en fonctionnement, et nous continuons la désob. Nous arrivons à passer la trémie d’entrée, et je m’enfile dans la suite. J’essaye de passer, mais n’ose pas trop forcer. Il faut enlever un peu de terre, Dav et moi nous y attelons. Au bout de quelques sacs, nos bras font grève, et nous rentrons au refuge sans avoir pu passer plus loin. En tout cas, le courant d’air est la, et la galerie sous nos pieds ! Ce sera le BA05.
Dimanche 20 avril
Ce matin, Steph nous lève tôt, il fait grand beau. Steph et Lulu repartent pour le CP62. Dav et moi prospectons dans les barres sous le refuge, afin de profiter de la présence de neige. Juste en sortant du refuge, sous le premier redans rocheux, je vois des herbes qui s’affolent. Je vais voir, et il y a un petit trou de 20 cm par 10 cm qui souffle froid et fort… J’appelle Dav, j’enlève quelques cailloux, et nous regardons le résultat : il y a quelque chose comme 1 m à ouvrir, et derrière, ça a l’air grand…
Nous continuons notre tour sans rien trouver, et montons rejoindre Lulu et Steph, au soleil, juste pour le picnic. Ils sont toujours en train de creuser, et le chantier est impressionnant. Nous nous relayons, et finalement, après 5 autres heures de pelletage, nous arrivons à ouvrir l’entrée du CP62. C’est bon, nous allons pouvoir y aller !
En redescendant, je passe près des CP09 et CP19. Ils sont bien ouverts par le courant d’air, il faudra les reprendre. Et juste avant d’arriver au refuge, Dav et moi montrons notre découverte du matin, et malgré l’heure, nous attaquons la désobstruction. Il nous faudra un peu moins d’une heure pour ouvrir l’entrée. Ca reste un peu étroit, mais Dav passe. Il m’appelle vite à rescousse : « Viens, c’est grand, je suis debout ! ». Le temps d’attraper mon casque, je suis à ses côtés dans une belle galerie. Quelques mètres plus loin, nous passons sous quelques blocs, et arrivons au sommet d’un méandre. Dav descend en oppo, moi, je n’ose pas, c’est haut et large… Il s’arrête 15 m plus loin au sommet d’un puits, il y a du volume, et le courant d’air est toujours la ! Le BA06 est né.
Nous ressortons comme des fous, nous avons oublié les douleurs dans les bras et le dos, ainsi que nos ampoules, et courant au refuge. C’est vrai qu’il est vraiment proche, moins d’une minute ! Nous racontons nos aventures et grignotons rapidement pendant que Steph nous prépare deux jolis kits bien chargés.
Dav et moi repartons vers l’inconnu. Nous équipons le premier puits (5-6 m), puis le second (10-12 m), puis encore un ressaut ou nous ne pouvons mettre qu’un point à cause de la batterie du perfo qui fatigue. Il y a encore un ressaut, nous l’équipons à l’arrache, et arrivons sur un rétrécissement. Nous ne savons pas trop comment le passer, il y a 3 m à franchir vraiment étroits, que ce soit au fond du méandre, ou en hauteur. Finalement, j’opte pour le milieu du méandre, et passe, non sans avoir donné quelques coups de marteau. Le sol du méandre rejoint le plafond en joint de strate, et la galerie par à l’horizontale, mais elle n’est malheureusement pas pénétrable. Je vois sur 3/4 m, il faut élargir, le courant d’air est la, nous devons être vers -35 m… En remontant, Dav pendule, et trouve peut être un shunt à cette zone terminale. il faut revenir avec de quoi élargir ponctuellement.
Lundi 21 avril
Nous sommes tous les quatre fourbus, nous rangeons le refuge et descendons dans la vallée, tout en devisant sur le futur du massif… Sur le chemin, je monte au BA04 pour voir le sens du courant d’air. Il est soufflant, donc ce n’est pas lui qui amène le courant d’air au BA06 !
En conclusion :
- le CP62 est ouvert, nous pouvons aller continuer à vider le siphon de boue et attaquer les lames du méandre amont
- Il y a un nouveau trou, le BA05, à 5 min du refuge qu’il faut continuer à désobstruer
- Il y a toujours les BA03 à continuer à désobstruer
- Et surtout, il faut tenter de passer le terminus du BA06 qui peut nous livrer une très bonne surprise. Il est à moins de 80 m / 1 min du refuge, avec moins de 10 m de dénivelée, alors la, il n’y a pas d’excuses, il faut passer !!!
PS : Les photos sont de Dav.