Après les pluies du weekend, je retourne aux résurgences temporaires sous l’Ermoy pour voir les courants d’air. La résurgence que j’avais notée comme intéressante d’un point de vue courant d’air n’a pas coulé (l’herbe n’est pas couchée), mais le courant d’air est moins fort que la fois précédente, et surtout, il est similaire aux courants d’air que je ressens à droite à gauche à la base de l’éboulis. Une partie du courant d’air de cette résurgence temporaire provient donc d’une convection dans l’éboulis, ce qui est aussi suggéré par la suite de la sortie. La question qui se pose est de savoir si en étiage prononcé, la galerie (supposée) sous l’éboulis par laquelle arrive l’eau se désiphone ou non, et si une partie du courant d’air en provient en ce cas. Je gratte dans les blocs une petite heure, juste avec les mains et une massette, et je m’arrête lorsque les blocs de voute commencent à bouger (ils sont facilement enlevables avec un peu de précautions).
Ensuite, je descends le long du ruisseau à sec qui provient des Barmes. La seconde résurgence temporaire, un peu plus en aval, elle, a bien coulé suite aux pluies du weekend. Au niveau de la confluence avec le talweg qui provient des résurgences sous le Tuet, de l’eau sourd entre les blocs. Nous sommes environ à 1-2 m de dénivelé sous la résurgence temporaire que j’ai commencé à creuser, ce qui pourrait être une preuve que le conduit est noyé et interdit le passage du courant d’air. Ici, il sort environ 30-50 l/s.
Un peu plus bas, je croise une nouvelle sortie d’eau de même ampleur. Ce qui est frappant, c’est qu’avec le différentiel de température, il y a du brouillard dans le talweg ! Encore un peu plus bas, au niveau où l’année précédente Constance et moi avions noté une résurgence comme « pérenne », de l’eau froide sort en plusieurs endroits. Au total, il doit bien y avoir 200 ou 300 l/s qui sortent, et ce qui est amusant, c’est que les points de sorties sont plus élevés (je parle de quelques dizaines de centimètres, mais c’est notable !) que les différents talwegs, dont certains sont à sec ! Après ces sorties, il devient vraiment difficile de traverser le torrent, qui, à la confluence avec le ruisseau du Clévieux, apporte plus de 70 % de l’eau qui coule en dessous. C’est assez impressionnant.
En remontant, je monte à l’entrée de la grotte de l’Ermoy pour voir s’il y a du courant d’air. Et malgré l’eau les résurgences temporaires, il y en a. Bon, certes, ce n’est pas uns soufflerie, il est très léger et soufflant, mais il est quand même bien présent. Ca veut dire qu’il y a probablement quelque chose de raté avant les siphons temporaires de la grotte (je suppose qu’ils sont ennoyés vu la quantité d’eau en bas), et qu’il faudrait revenir fouiller en été la zone d’entrée. J’en profite pour aller aux premières cordes, cette fois avec une bonne lumière : je suis surpris, nos vieilles cordes ne sont plus là, et tout est équipé avec des cordes inconnues. La corde du ressaut remontant est une vieille corde blanche, accrochée à double sur la main courante. Au sommet de ce ressaut, il y a deux MC, et tout est sur broches. La MC qui est positionnée à l’emplacement où nous avions notre corde me semble être sur mono-broche. J’avais le souvenir que nos cordes étaient sur spits+plaquettes, mais je ne vois pas de plaquettes d’en bas, j’ai l’impression que ça a été déséquipé. C’est étonnant, je comprends que nos cordes aient été déséquipées car vieillissantes, mais je suis étonné que nos amarrages ne soient plus là, et que nous n’ayons pas été mis au courant de ce déséquipement. Il faudrait aller voir comme c’est plus loin, pour voir si tout a été déséquipé ou pas, et peut-être se renseigner pour récupérer les plaquettes ! En tout cas, ce n’était pas le jour à le faire vu le bruit de cascade qu’il y avait dans le P10 + P50…
Je rentre en passant par les résurgences sous le Tuet : elles sont sèches, mais clairement, de l’eau a bien coulé suite aux pluies du weekend !