Saints de Glace

le 07/03/2021 | Meaudre (38 - Isère) | France
Compte rendu écrit par Leyna pour qui c’était le bâpteme spéléo
Dimanche 7 Mars :
RDV :
8H Parking – Sassenage.
Départ :
Les saints de Glace, immersion à 9h40
Yeaaaapah… Et nous voilà réunis ce matin brumeux, près du rond-point de Sassenage. Fred, Laurent et moi-même qui ont généreusement accepté de me faire découvrir la spéléo. Départ 8h15, Laurent conduit très bien même dans les virages, je peux profiter des gorges du Furon en toute tranquillité et je ne subis en aucun cas les nombreux lacets de l’ascension sur le plateau… Point culminant au col de l’aigle, on redescend et nous voilà arrivés à Méaudre. Pendant notre ascension, la météo s’est faite plus clémente.
Ce matin, Les montagnes Vertacomicoriennes sont saupoudrées de neige, le soleil qui traversent les stratus les fait scintiller.
 Quel agréable spectacle pendant l’habillement et la familiarisation du matériel, je tente de ne pas me déconcentrer.
Sachez que c’est ma toute première sortie, je n’ai même pas regardé de tuto ou eu le temps de bachoter un minimum. C’est parti pour la transformation.
Merci Vulcain pour le prêt du matériel, surtout pour ces bottes providences, pile poil à ma pointure.
La marche d’approche est brève, 15 petite minutes, avant d’arriver à l’entrée des  SAINTS DE GLACE. On s’engouffre à 9h40, je suis confiante, il suffira de quelques mètres pour me confronter à ma première manip’, pendant que Fred équipe, Laurent me briefe. Il m’apprend à installer mon descendeur et à faire la manip de frein. Je m’exécute. Tout en gardant les deux mains sur les cordes. On m’affirme que le frein est opérationnel, mais je suis encore en phase d’approche et d’observation, j’acquiesce tout en refusant de lâcher mes mains, je présente mes dents derrière un grand sourire qui signifie «  Je te crois, mais je garde mes précautions ».  Petit à petit je me décontracte, après que mon corps ait mécaniquement enregistré les manips..
Je me fais confiance, je leur fait confiance, et j’ai confiance en le matériel.
Je suis à présent 100% rassurée, il faut dire que Laurent et Fred sont plutôt pédagogiques, attentifs et bienveillant à mon égard. Au départ, j’avais quelques aprioris sur ces deux machines de trails, ayant peur de ne pas assurer physiquement mais ils sont bien plus tranquilles sous terre que sur terre…
 Merci les chemins calcaires étroits et escarpés pour me permettre de profiter des avantages de mon petit format afin de les suivre sans trop d’effort lors de la descente…
 Je ne rencontre aucune once d’appréhension. L’excitation et la joie de découvrir ce nouveau terrain de jeu, me font oublier le fait que nous sommes à une centaine de mètres de mon environnement habituel, sans aucune issus de secours.
« Nous avons de la chance » me disent les collègues, cette fois-ci il y’a pas mal de liquide !! Lors de toute notre descente nous aurons la joie de danser avec un ruisseau qui rendra l’excursion bucolique. La musique de ce filet d’eau mélodique accompagne le silence des profondeurs et illustres les belles cavités rencontrées. En fermant les yeux, ou en éteignant nos torches, on pourrait se croire dans un jardin japonais.
Après quelques puits, Fred m’annonce que je n’aurais plus de sac… sa remarque ne me m’interpelle nullement, jusqu’à ce que la sensation de liberté arrive. Aveuglement, je m’exécute :
Me voilà sans kit !!! en main-libre !!!! SANS KIT.. MAIN- LIBRE !!! Youhouhouuuu !!
Après de nombreux méandres dans la partie semi-fossile, nous arrivons à la partie fossile. Il faut être un averti pour repérer les petites flèches laissé par les collègues, quelques doutes nous font chercher notre route. Certains passages sont glissants, mais des cordes sont à dispositions.
Enfin, un grand rappel, nous offre la bienvenue à la fameuse salle hydro-karst tant attendue. Je n’ai aucune notion du temps, et volontairement, j’ai décidé de ne pas prendre ma montre pour me laisser porter par cette nouvelle dimension sans repère temporel.
En descendant, sur une  cinquantaine de mètres, nous nous retrouvons face à un beau siphon turquoise, je tente de m’avancer sur les côtés mais je renonce pour garder mes pieds encore au sec pour le retour.
L’eau est turquoise, et reflète sur les parois ses ombres, avec Fred nous nous amusons à immortaliser ses effets grâce à ses talents de photographes.
Les gars m’expliquent certaines notions de géologie que j’ai déjà oubliée mais que je pourrais identifier pour ma prochaine immersion sans aucun doute.
Après avoir faire le tour de la salle, pris en photo une cavité qui fuyait comme un trou qui pisse, pissé moi-même en réalisant que ce n’est pas si simple…
Grande surprise :
Les gars ont préparé une soupe, du magret de canard fait maison, du filet mignon, des fromages, du pain aux graines et d’autres victuailles à savourer dans cette merveilleuse salle. Le bonheur est à son apogée !!
C’est alors qu’il faut remonter, je me familiarise avec le système d’autobloquant, pour me hisser, c’est ma première montée spéléo de ma vie !!!! Bien que je sois dépourvue de bloqueur de pied avec seulement la pédale, je trouve le système bien pratique et amusant et je ne ressens aucune difficulté physique ou émotionnelle… pour le moment…
Notre ascension est dynamique, j’arrive même à semer mes deux enseignants. Moi qui craignait tant de ne pas tenir physiquement, je me congratule de mon état et de ma vivacité, jusqu’à ce que Laurent, me tende un kit rouge avec une seule bretelle.
Fière, je le prends sans rechigner… l’insouciance de la débutante.. Il ne suffira que de quelques mètres pour comprendre pourquoi j’avais de l’avance sur mes collègues. Je me mets à regretter cet ère du kit main libre, et j’en viens même à me demander, si j’aurais préféré ne pas manger toutes ces bonnes choses et être plus légère.. Que je me mets à maudire la saveur du magret de canard.
Remonter les puits avec ce kit qui se casse la gueule, et qui ne me tient même pas sur les épaules, commencent à m’épuiser, à présent je ressens l’aspect sportif de cette sortie. Je ne fais plus la maline. Je souris encore car de nature je souris tout le temps, surtout quand je souhaite déguiser une sensation de faiblesse… Maudit égo..
Quand Fred, ne me tient pas la corde en bas pour la stabiliser, je dois la coincer entre mes bottes glissantes pour me hisser, en sentant les balancements du maudit sac rouge qui me tire vers le bas… Mais je ne faiblis pas pour autant !
Mais l’évidence est que la petite commence à ralentir. Les gars sont patients et ne me font nullement sentir mal à l’aise.
J’essaye d’établir une stratégie avec mon sac lorsqu’il faut se glisser ou ramper, mais j’ai encore beaucoup à apprendre.
 Jeter vers l’avant et le pousser ?
 Le faire trainer derrière moi en l’attachant ?
Mon cœur balance…
Et voilà, nous sommes à nouveau le nez dehors, sous la pluie et hors-timing couvre -feu.  Mais on s’en fout un peu pour cette fois, car même une belle amande de 135e, ne me fera nullement regretter ma sortie, ni même 3 kits sur le dos, je retournerais les yeux fermés, torche allumée, crapahuter dans des grottes dès que possible.
Mission accomplie les gars, mon sourire est encore plus grand qu’au départ !
Vous m’avez fait adorer la Spéleo.
Merci beaucoup Fred et Laurent pour cette super sortie, le soleil n’était plus au rendez-vous quand nous sommes sortis, mais je peux vous assurer que cela brillait encore dans mes yeux.
7h

Participants à l'activité

Frédéric AFrédéric A.

Galerie photo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *