le 26/03/2022 | La-Chapelle-en-Vercors (26 - Drôme) | France
Pour ceux qui ne veulent les infos sans lire la totalité du compte rendu, voilà le résumé :
- L’étroiture terminale de la galerie Claire est mise au gabarit à l’aller, et la précédente au retour.
- derrière, 105 visées topos pour 487 m topographiés. En explo, les 500 m sont dépassés. Arrêt sur rien, dans un beau réseau se dirigeant plein sud.
- TPST : 11 à 12 h.
Suite à la proposition faite quelques jours auparavant, vendredi après midi, je me décide à venir, pour découvrir la cavité que je ne connaissais pas. Gilles me donne toutes les infos pour nous retrouver, et à 9 h, je le rejoins sur le parking de l’Aspirateur. Il est avec Olivier. Quelques minutes plus tard, la famille Bonnet arrive. Nous buvons le café, nous préparons, et entrons sous terre à 10 h.
Tout au long de la descente, je suis très agréablement surpris par la cavité, c’est vraiment une belle découverte, ça change de tout ce que je connais entre La Chapelle et les Baraques ! Une peu après 12 h, nous sommes devant la coulée de calcite qui avait arrêté la dernière équipe. ce n’est pas grand chose, mais elle bloque tout passage. Il y a un peu de courant d’air aspirant, mais sans plus, il n’est pas violent. Gilles perce trois trous, pendant que j’installe la ligne avec Olivier. Nous mangeons pour permettre aux gaz de s’évacuer avant d’aller voir.
Résultat, la coulée est bien entamée, et en bougeant quelques blocs, nous arrivons à passer à quatre pattes. Derrière, ça sent encore un peu les gaz, mais nous retrouvons la galerie comme elle était au début : 1 m de large, entre 2 et 3 m de haut, et le sol constellé de cristaux blancs… Nous passons en opposition, et arrivons dans un volume plus grand. Au sol, une perte est impénétrable, mais nous devinons 3 à 4 m plus bas une corde. C’est très probablement la corde de l’escalade de Raphaël et Olivier, mais nous ne voyons pas la tête de leur escalade. Entre 5 et 10 m plus loin, un affluant arrive du sud. Il n’est pas grand, il n’y a pas de courant d’air sensible, mais au retour, au sol, entre des galets de Lumachelle, je trouverai des feuilles de hêtres… Une sortie ne doit pas être si éloignée que ça (Scialet des Aubaneaux ?).
Brusquement, après une seconde perte impénétrable, la morphologie change : Le plafond passe de 3 m à 7 ou 8 m de haut. C’est l’euphorie. Nous devons chercher un peu notre chemin à cause de coulées de calcites, mais la suite est assez logique. Il nous faut ensuite progresser en opposition dans un joli méandre. Au bout de 60 m, nous arrivons à un carrefour. Tout droit (sud), le méandre continue, pareil au même. A droite (ouest), c’est aussi un méandre, mais un peu plus petit. Devant, ils annoncent que le courant d’air part principalement dans le petit méandre. Nous nous y enfournons. Rapidement, à cause de toutes les merdes de chauves souris qu’on trouve, il est proposé que ce soit le méandre du Crottin. Nous arrivons de nouveau à un carrefour. Vers le sud, nous nous arrêtons vite sur un ramping facile, mais avec un courant d’air léger et soufflant. Le volume semble pourtant venir de ce côté. Vers l’est, c’est un tout petit méandre (2 m de haut, 40 cm de large) où il faut rapidement gagner le plafond pour progresser. Nous faisons une vingtaine de mètres jusqu’au moment où il faut s’enfiler à plat ventre au sommet. Ici, il y a un peu d’argile qui pourrait être enlevée pour passer un peu mieux. Le courant d’air est clairement aspirant. Aurélien et moi attaquons la topographie à partir de ce point.
De retour au « grand » méandre, nous continuons vers le sud, toujours en levant la topographie au fur et à mesure, et toujours en opposition, jusqu’à une petite perte active, impénétrable, où nous reprenons pied au fond du méandre. L’eau arrive 3 m plus loin d’une fissure impénétrable. 15 m plus loin, gilles s’enfile sur 6 m dans un boyau vers le SE. C’est rapidement colmaté, il décide de l’appeler « boyau Jeff de Bruge ». Juste après ce boyau il nous faut passer en opposition au dessus de beaux carreaux de chocolats. Juste après, le méandre arrive sur une galerie en conduite forcée (2 à 3 m de diamètre environ) qui barre vers le nord et vers le sud. Il y a des départs de partout.
Au niveau de l’arrivée dans la conduite forcée, il y a une cheminée légèrement aspirante, mais de la taille d’une pomme, dixit Gilles. Le sol est constitué d’un remplissage de galets de lumachelle jusqu’à 15 cm de diamètre, et ce sur parfois une épaisseur supérieure à 40 cm. Il n’y a pas d’actif, mais ça fait très « paléo-collecteur ». Nous laissons la galerie du nord et prenons la galerie vers le sud. Nous croisons plusieurs départs que nous n’explorons pas, et arrivons dans une zone de cheminées remontantes, dont une soufflante, avec deux cadavres (ancien, il n’y a plus rien à manger dessus !) de souris au pied. C’est la cheminée « Les Souris s’Eclatent ».
15 m plus loin, une petite galerie soufflant arrive de l’est. Nous n’y sommes pas allés, ce sera à faire !
Notre galerie continue vers l’ouest, elle s’amenuise un petit peu (enfin, 2 m de large pour un peu plus d’un mètre soixante de haut !), et est sur-creusée par un actif temporaire provenant de la galerie soufflante que nous avons laissée. Nous arrivons sur un ressaut de 2 m, qui se désescalade, mais qui méritera une petite corde, la remonté est un peu galère, et elle sera vite glissante. En face au sommet du ressaut, c’est impénétrable. En bas du ressaut, sous une lame, il y a une perte qui souffle assez fortement, nous n’y sommes pas allés.
Nous reprenons la direction sud. Tout de suite, au sol, nous devons éviter des copeaux de chocolat, avant d’arriver dans une zone avec de nombreuses coupoles au plafond. Il faut parfois se baisser un peu, mais ça reste très esthétique. Ca commence à faire un moment que nous avançons, doucement parce que tout le monde suit le rythme de la topographie. Mais tout de même, nous nous rendons compte que l’heure tourne. Nous nous arrêtons à un nouveau carrefour. En hauteur, il y a une petite galerie qui part, et la suite logique, c’est un ramping (enfin, ça fait quand même 50 cm de haut) sur un sol sableux, et avec un courant d’air aspirant fort. C’est super motivant, et ça donne envie de revenir voir !
Nous faisons demi-tour, et arrivé au carrefour avec le méandre du Crottin, la famille Bonnet commence à remonter devant, Olivier les accompagne jusqu’au carrefour avec la galerie « Touche pas à ça », et Gilles et moi nous mettons à la topographie pour boucler avec l’ancien terminus de la galerie Claire. Pour cela, nous passons cette fois au sommet du méandre. Avec quelques marches, et peut-être une petite corde par endroit, ça passerait facilement. Nous finissons la topo à la station 105. Topodroid nous annonce que nous avons topographié 487 m. C’était une bonne séance ! Pour certains, c’était leur première exploration !
Gilles perce ensuite deux trous dans la dernière étroiture au début de la galerie Claire (le terminus historique, avant la reprise de l’exploration ici), nous finissons nos victuailles, et remontons vers la surface. Nous sortons, entre 30 min et 1 h après la famille Bonnet, à 22 h 15.
Merci à tous pour cette superbe sortie !
A faire lors de prochaines sorties :
- Venir avec une massette pour dégager la dernière désobstruction du retour.
- Baliser la zone des cristaux, des carreaux de chocolats et des copeaux de chocolat
- Equiper le R2
- Continuer la topo !
Quelques remarques à chaud :
- En terme d’altitude, nous restons à quelque chose près toujours à la même altitude, nous ne varions pas beaucoup.
- Ce qui est étonnant, avec le report topo, c’est qu’en fait, ce qu’on a exploré est dans la suite logique de tout le méandre du nord. En fait, je peux me tromper, mais notre explo semble être l’amont principal du réseau, et finalement, les puits de l’Aspirateur et les méandres qui arrivent à la salle à Manger ne semblent qu’un affluent au système. Pour moi, un des arguments est la quantité de gros galets qu’on a vu dans la conduite forcée.
- Mais d’un point de vue courant d’air, il est très étonnant d’avoir à notre terminus un courant d’air aspirant fort (en fait, tout du long, il y a pas mal d’arrivées), comme si nous nous dirigions non pas vers un amont, mais plutôt vers un aval. Pourtant, ça va à contre sens de l’idée qu’on pourrait avoir des écoulements, nous nous dirigeons ici vers le sud, donc plutôt vers la tête de réseau. C’est assez perturbant. Une explication possible serait que plus au sud (lorsque qu’on arrive vers le centre de la cuvette de La Chapelle ?), cette galerie recoupe un aval fortement aspirant. Ca pourrait augurer de belles (et longues !) explorations !
TPST : 11 h à 12 h 15
Participants à l'activité
Xavier R.