En fin de semaine, Manu propose d’aller continuer la galerie des Nénuphars, à l’extrémité nord du réseau des Chuats. Au final, nous serons cinq à répondre présent !
Manu nous (Dani, Cécile et moi) récupère sur Grenoble après avoir fait l’ouverture des bureaux de votes. A Saint Jean en Royans, nous retrouvons David (Bianzani) qui devait venir avec nous, mais qui s’est fait mal au boulot. Nous récupérons alors son DistoX, puis montons au parking où Steph nous attend.
Dehors, il ne fait pas froid la neige fond, et nous prenons notre temps pour nous habiller et faire les kits. Nous entrons sous terre à 11 h 30. Il n’y a pas de courant d’air.
La descente se fait sans encombres, à un rythme normal, je découvre les Spéléonautes 2, l’Armée Rouge, Tous Ensemble,… Ca vaut le détour, et en plus l’équipement est tip-top ! Au début du réseau Tous Ensemble, sur une désescalade, je saute dans le sable, et me cogne le pied droit sur un becquet rocheux. Ca ne me parait pas grave, mais cela m’handicapera pour toute la remonté !
Je suis agréablement surpris par le réseau Casse-noisette, de par les précédents comptes rendus, je m’attendais à une galerie vraiment merdique, boueuse, et surtout étroite, mais au final, il n’y a que la fin du réseau qui est un peu boueux et qui demande à se mettre à plat ventre. Nous prenons un peu de temps au puits Migou pour retravailler son équipement. Mais ça frotte toujours au niveau de la MC, et il est sportif à passer. 5 h 30 après être entrés sous terre, nous sommes à la voute mouillante qui avait arrêté la dernière exploration.
Nous nous changeons, soit en néoprenne, soit en ponto, et en profitons pour manger du chaud. Puis nous attaquons la première. Les jeunes partent devant, et Steph et moi levons la topo. La voute mouillante est ponctuelle, elle fait 6-7 m de long, au plus profond, nous avons de l’eau au niveau du torse. Juste après la baignade, un petit affluent arrive de l’est. Nous continuons dans le gros, en moyenne du 2 m par 2 m, avec par endroit des volumes plus conséquents. Nous continuons à remonter sur du beau caillou, toujours avec une direction nord – nord est, croisons une belle perte, puis un grand puits remontant et arrosé. Nous laissons plusieurs départs en rive ouest, dans une belle galerie avec 40 à 50 cm d’eau, puis de nombreux cristaux, avant d’arriver sur un balcon dominant un volume calqué sur une faille d’orientation est – ouest.
Manu équipe la descente pendant que Steph et moi revenons en arrière visiter les points d’interrogations au fur et à mesure en venant du balcon. Le premier partant vers le nord – nord ouest est colmaté au bout de 10 m sans courant d’air. Pour le second, il faut faire une escalade de 4 m que nous n’attaquons pas. Le troisième est une petite escalade un peu glaiseuse qui donne accès à une petite cloche. Au sommet de la cloche, une cheminée de 80 cm par 40 cm continue à monter sur 3-4 m au moins. Enfin, Steph descend la belle perte (P8) et s’arrête sur une étroiture aquatique.
Nous revenons au balcon et descendons un P12 suivit d’un P4. La traversée au dessus d’un suçoir de glaise permet d’arriver au pied d’une trémie, dans laquelle nous pouvons monter le long d’une dalle et qui nous amène dans la faille suivante. Par endroits, parois et sols sont ciselés par l’eau. En paroi nord, une trémie dégueule d’un petit oeil noir.
En bout de la faille, une petite escalade donne accès à un P10. A la descente, la corde frottouille sur une lame transversale. Au bas du puits, nous arrivons dans une jolie galerie de 2 m de diamètre environ. Au sud, elle est colmatée par une trémie, au pied de laquelle, il semble y avoir un départ. Au nord, nous grimpons de quelques mètres pour tout de suite descendre un P6 qui sent le traquenard. Un pan incliné arrive sur une flaque d’eau un peu profonde. En penchant la tête, nous voyons que c’est une belle voute mouillante avec 5 cm de revanche, et du courant d’air. Au bout de 2 m, ça semble remonter, mais pour passer, il faut se bacquer complet, les oreilles comprises. Devant l’heure et la motivation, nous nous disons que peut être éventuellement il se pourrait que cette voute mouille puisse se désamorcer, alors, nous faisons demi tour en fouillant quelques départs.
Les jeunes partent devant. En déséquipant le dernier puits, nous entendons un grand bruit d’assiettes cassées. En arrivant au bas du P10, nous voyons que la lame transversale sur laquelle la corde frottouillait est tombée et a fracassé un bloc au sol… Plus de peur de de mal…
Dans la trémie au bat du P10, nous enlevons quelques blocs. Dessous, il y a un départ propre, avec un peu de courant d’air, mais étroit. Nous n’insistons pas.
Dans la faille au dessus du P10, je gratte la trémie en paroi nord. J’arrive à passer rapidement, la galerie monte sur 4 m, puis butte de nouveau sur une trémie en partie calcifiée. La galerie qui remonte a vraiment une tête de conduite forcée, c’est intéressant, mais je ne sens pas le moindre courant d’air.
Nous revenons à la voute mouillante du début de l’explo. Nous nous changeons, et faisons une pause bouffe. Pour moi, elle est la bienvenu parce que la douleur au pied suite au choc dans Tous Ensemble ne fait qu’empirer, je boite sévère, et ai du mal forcer sur le pied sans grimace… Un Doliprane me soulage quand même un peu. Pendant la pause bouffe, Dani décrète qu’il n’a pas faim et qu’il veut sortir, il part seul devant et sortira 3 h avant nous.
Nous remontons doucement, mais régulièrement. Au sommet du puits Migou, nous laissons une corde pour le rééquiper correctement. Cécile et Manu sortent vers 5 h 40, Steph et moi vers 6 h 15.
Sur le retour, à Saint Jean, nous éclatons un pneu de la voiture… Le lit se fera attendre !
Le réseau que nous avons exploré se dirige vers Derbounouse, il est vraiment esthétique. Nous avons du topographier environ 270 m de galeries, et il faudra y retourner pour continuer, mais cette fois avec une néoprenne intégrale et une cagoule pour mettre la tête sous l’eau. Il faudra aussi revoir les différents départs et noter leurs courant d’air si c’est une période à courant d’air (nous en avions vraiment très peu). Les explos la bas au fond sont chères, parce qu’elle est loin, mais franchement, ça vaut le coup !