Lors de la sortie au Pot 2 fin octobre, Jens nous avait parlé avec Gaëtan de son souhait de visiter les galeries du Crochet Sup-Sup à l’occasion. Il nous propose d’aller faire un tour dimanche 10 novembre. Gaëtan n’est pas disponible, nous nous retrouvons tous les deux. Je suis allé deux fois au Crochet Sup-Sup, dont la dernière fois en 2010, mais je n’en ai gardé aucun souvenir hormis la traversée des deux passages aquatiques et que j’avais eu froid. Nous avons pris une corde, quelques amarrages, une trousse à spits au cas où. J’ai pris une combinaison néoprène pour les passages aquatiques, Jens n’en prend pas. Jens a récupéré une topographie de la grotte.
Nous entrons sous terre à 12 h 00. Je mets ma combinaison néoprène avant de passer le laminoir aquatique. Le deuxième passage (voûte mouillante) nécessite de s’immerger totalement, il y a une revanche de 25-30 cm environ. Nous suivons ensuite le cheminement principal de la rivière. Nous arrivons à une patte d’oie, nous laissons sur notre gauche la rivière pour suivre à droite un petit actif. Nous arrivons sur un ressaut équipé en fixe en mono-points. Nous plantons un spit pour doubler l’amarrage au sommet du ressaut et nous équipons avec notre corde. A sa base, nous sommes de nouveau sur un carrefour avec un nouvel actif à gauche qui vient d’un méandre. Nous prenons toujours à droite dans une galerie fossile, nous visitons une petite salle borgne. Une couche sédimentaire d’une épaisseur d’un mètre environ est très intéressante géologiquement. Les coquilles de crustacés sont entières, bien visibles, et de taille centimétrique. Nous explorons différents diverticules plus ou moins boueux. Jens s’engage dans un boyau, Fred ne le suit pas, la combinaison néoprène n’est pas adaptée pour se contorsionner.
Nous revenons sur nos pas, remontons l’actif dans le méandre qui devient vite impénétrable. Nous pouvons le poursuivre en escaladant et en passant en plafond. La rivière sort d’un laminoir très étroit, nous ne pouvons pas continuer par ce chemin. Nous poursuivons dans une galerie fossile, arrivons dans une cheminée équipée en fixe. Les amarrages sont doublés, nous remontons la corde. Pas de suite possible sur ce secteur, c’est un cul de sac. Nous faisons demi-tour et poursuivons le méandre vers l’aval. Nous nous arrêtons sur une étroiture. Jens ne passe pas, je ne passe pas non plus et avec la combinaison néoprène cela n’aide pas. Demi-tour, nous remontons le ressaut, le déséquipons. Nous sommes de retour à la patte d’oie et la rivière principale que nous retrouvons est « propre ». Nous pensions qu’elle serait de couleur marron suite à nos nombreux passages précédents dans l’eau en amont. Nous ne sommes pas au bon endroit sur la topographie. Nous remontons la rivière principale en pensant rejoindre depuis l’aval l’étroiture laissée tout à l’heure. En fait, nous sommes dans une autre branche du réseau, nous progressons sans encombres dans la galerie en remontant l’actif sur un long linéaire. La galerie devient plus chaotique, la rivière provient d’entre des blocs et nous sommes maintenant dans une galerie fossile. Nous arrivons dans une petite salle d’effondrement. En continuant tout droit la galerie finit par se rétrécir. En prenant une galerie sur la droite, nous arrivons sur un secteur concrétionné qui ressemble à du gypse. Nous faisons demi-tour devant un passage étroit.
Après une étude minutieuse de la topographie, nous pensons avoir compris notre cheminement mais il nous manque une connexion entre le premier actif remonté lors de notre visite, qui a un débit non négligeable, avec la rivière principale, car nous n’avons croisé aucune confluence majeure. Nous faisons demi-tour, nous nous sommes fixés une heure de sortie. Sur le chemin du retour, je profite des quelques vasques présentes pour me rafraîchir. Le passage de la voûte mouillante permet de nettoyer nos affaires. Je ne me change pas après le dernier passage aquatique. Nous ressortons à 19 h 00 de la cavité. Retour sur Lyon dans la soirée.
Nous avons parcouru un long linéaire dans le réseau du Crochet Sup-Sup, les paysages sont variés et géologiquement, certains passages valent le déplacement. En revanche, il ne faut pas craindre de se mouiller.