Sortie initiation au Scialet Michellier

le 06/07/2024 | Vassieux-en-Vercors (26 - Drôme) | France

De fougueux jeunes gens ont tenté la spéléo avec les Vulcains et semblent enthousiastes; Fred Delègue veut battre le fer tant qu’il est chaud. Le 1° juin c’était les Saints Des Glaces, ce 6 juillet il propose le Scialet Michellier pour conforter l’initiation.
Partis tôt de Lyon et d’ailleurs, nous sommes 11 à nous garer vers 10h au bord d’une vaste prairie près de Vassieux-en-Vercors. Il y a là plusieurs initiés: le centralien Louis, amené par son père qui nous regarde sortir nos baudriers avec envie; l’étudiant en Physique Louison, Matthieu un autre physicien et sa sœur Laure, et Sabine, une amie de Carx. Tous ont déjà fait une première sortie avec les Vulcains, Louison a un peu plus d’expérience.
Geneviève, une paire de Fred (Delègue et Augey), Carx ( = Stéphane Kanschine), Cyril et Tristan les accompagnent.
Ce scialet (= grotte en vertacomicorien) a été découvert par hasard par l’agriculteur Noël Michellier lorsque son tracteur faillit s’engloutir dedans en 1993. Le club spéléo de Vassieux l’explore les années suivantes et le nomme d’après son découvreur.
L’entrée est d’allure inhabituelle: ni falaise, ni doline, pas de forêt ni de lapiaz, mais une bouche d’égout bien cachée dans une vaste prairie pas encore fauchée.
À notre arrivée un guide spéléo est déjà là en train d’équiper avec 2 clients. Une première équipe Vulcain les suit peu avant 11h avec Fred D. qui équipe « sous » les cordes du guide, une deuxième équipe bavarde et mange tranquillement pendant une bonne heure avant de les suivre.
Les puits se succèdent d’abord sans discontinuer: P17, P9, P4 et enfin le P31 lesté de quelques fractionnements, tout cela équipé avec une seule corde de 100 m raboutée avec une petite corde en fin du P31. De belles descentes dans du calcaire sénonien piqué de nombreux rognons de silex sombres comme la nuit, certains de belle taille, surfacés de noir mais laissant voir leur cœur plutôt gris translucide. Louis nous gratifie de son répertoire de chants scouts, Tristan l’accompagne à pleine voix, mais sans Constance ni Pauline pour caler les mélodies il faut avouer que la chanson française ne sort pas grandie de cet épisode musical.
Au pied du P31 la première équipe piquenique tandis que les derniers arrivés, dédaignant le conduit amont de piètre réputation, s’engagent dans la vaste galerie des Vertacomicoriens. Au fond une large salle s’ouvre dans plusieurs directions. Louison et Laure se faufilent dans la galerie Tadebogenoux, sans aller jusqu’au bout. Tristan puis Louis grimpent une corde en fixe suivie d’une main courante aérienne jusqu’à un conduit élégant mais étroit en cours d’exploration. Tristan ne va pas très loin pour ne pas se tremper dans des gourds jolis mais pleins d’eau; Louis sera plus téméraire et en ressort ruisselant: il restera trempé jusqu’au slip tout le reste de la sortie.
Nous continuons tous sur une autre escalade équipée en fixe, contournons un splendide « plancher stalagmitique », c’est-à-dire une plaque horizontale d’une douzaine de mètres carrés de surface pour seulement quelques centimètres d’épaisseur gracieusement suspendue au dessus du vide, et parvenons à la salle Sophie. Elle est très concrétionnée, les draperies se mêlent aux fistuleuses, des colonnes joignent le sol à la voute, c’est « esthétique « . La salle se poursuit en une courte mais ample galerie du même acabit. Seul inconfort: le sol n’est qu’une épaisse glaise retenant des flaques boueuses.
Il est temps de rentrer. Sabine est un peu malade, ses forces l’abandonnent en partie mais pas son courage ni Carx qui, galant, chevaleresque, la précède dans les puits et l’aide à chaque étape avec la corde de secours et une poulie. Le reste de l’équipe les laisse prendre de l’avance en refaisant le monde et en grelottant un peu, puis tout le monde agite son crawl et sa Jumard. Fred déséquipe et est le dernier sorti environ 8h après son entrée: une belle performance inversée pour les Vulcains mais peu importe. La météo avait annoncé plein d’orages; c’était compter sans la chance et nous serons quittes pour une petite averse. Nous lavons les cordes et notre matériel dans la Veranaison aux Baraques-En-Vercors et prenons la route du retour, la majorité d’entre nous jusqu’au Décathlon de Bron.
Allez, un peu d’Histoire en bonus:
Entre le P31 et la salle Sophie j’ai évoqué la « galerie des Vertacomicoriens « . « Vertacomicorien » est le nom qui désigne aujourd’hui encore les habitants du Vercors, mais sa première occurrence écrite est chez Pline (historien romain qui vécu dans le siècle suivant la naissance de Jésus) et désigne la tribu des Vertacomicorii qui vivait à l’époque sur le Vercors. Ce nom signifierait les « excellentes troupes » (ou « troupes du sommet »)

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Participants à l'activité

Frédéric AFrédéric A.

Galerie photo

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