La goule de Foussoubie est connue des locaux en général et des Vulcains en particulier depuis la dramatique exploration de juin 1963 au cours de laquelle 2 spéléos des Vulcains périrent, noyés suite à un orage imprévu.
L’Évent inférieur de Foussoubie est l’exutoire du réseau de 23 km qui commence à la goule. Au dessus dans la falaise qui domine les gorges de l’Ardèche se trouve l’Event supérieur, départ de notre traversée.
Nous trouvons sans difficulté l’accès, perché à flanc de roche. Au moment d’entrer, un imprévu: Boris ne trouve plus les clés de sa voiture… Il renonce à la sortie et prend le chemin du retour, élaborant les pires scenarii à base de brisage de vitre pour récupérer son téléphone et de taxi pour chercher une dépanneuse..
Tout l’équipement doit se faire en largables type canyon. Je commence à équiper avec une main courante contre une stalagmite pour atteindre le premier puit. Pauline corrige mon équipement, Bernard aussi, ça finit par bien marcher. Mais plus tard Bernard râle: avec ma manière il a du mal à défaire les nœuds; je m’adapte à la demande.
Pauline chante, le jeune Eliott (16 ans) récupère avec attention et enthousiasme sangsues et autres insectes pour les Lips. Thomas n’est pas bavard, je ne le connais pas, mais c’est visiblement un spéléo confirmé, à l’aise pour circuler comme pour équiper. Bernard qui se trouve rouillé enrage de ne pas glisser dans les étroitures aussi facilement que quand il avait 20 ans; moi qui le suis dans les quelques boyaux ne vois pourtant qu’un septuagénaire gambadant tel un adolescent.
Arrivés à l’orée du dernier puits une voix grave résonne dans le karst: c’est Boris qui a retrouvé les clés de sa voiture. Il s’est engagé dans les vasques de l’exutoire pour nous rejoindre par le bas. Pauline équipe la dernière main courante et le dernier puits; nous mangeons et rejoignons Boris.
Pour la fin de la traversée il faut s’immerger jusqu’au sternum dans une série de vasques: l’eau n’est pas si froide et un soleil radieux nous attend à la sortie. Fred Augey est ravi: quelques petites heures ludiques, ça rentre pile dans son cahier des charges.
Boris aussi est heureux: depuis l’aube il voulait aller au bar, nous pouvons enfin accomplir son rêve et aller nous poser sur une terrasse où il nous offre une large planche lourdement chargée de charcuterie, de caillette et de fromage.
Plus tard Bernard détermine les deux coléoptères (du grec koleós « fourreau » et pterón « aile ») découverts par Eliott dans l’évent de Foussoubie. Malgré qu’ils aient été pris exactement au même endroit, il y a deux espèces distinctes, toutes deux de la famille des Dytiscidae (coléoptères aquatiques):
* Rhantus suturalis (W.S. MacLeay, 1825)
* Agabus bipustulatus (Linnaeus, 1767)
La sangsue est un Erpobdellidae, espèce qui ne se nourrit pas de sang, lui préférant les invertébrés aquatiques












